« En France, je serais déjà catalogué comme vieux, tandis qu’ici c’est tout le contraire; d’ailleurs, les trentenaires ne manquent pas dans les formations italiennes. Je ne ressens pas le vieillissement, je ne sais pas si c’est dû aux soins ou à l’intensité des entraînements, le fait est que j’ai encore de belles années devant moi. »
Ces confidences, Cyril Théréau les avait délivrées voici quelques mois à France Football, heureux de son parcours alors qu’il n’a jamais pu disputer une rencontre en Ligue 1, ni même recevoir une convocation en équipe nationale.
Actif à la Fiorentina depuis le début du présent exercice, le longiligne attaquant d’1,89 m – il vient de fêter son 35ème anniversaire… ce 24 avril –, qui peut également évoluer sur l’aile gauche ou derrière l’attaquant de pointe, ne songe pas encore à la retraite. Il s’amuse toujours autant et affole constamment les défenses adverses grâce à son punch, sa taille, sa rapidité et des qualités techniques évidentes qui lui ont lui permis de faire son trou dans un championnat aussi relevé que la Série A où seuls deux de ses compatriotes le devancent au nombre de buts – 66 pour le Privadois d’origine – à savoir, Michel Platini (68, qu’il pourrait devancer très prochainement) et David Trezeguet (123).
Déjà, lors de ses débuts en National 2 (ex-CFA), Cyril se fait remarquer pour ses très bonnes dispositions dans le secteur offensif et son talent à « nettoyer les lucarnes ». De Gap, il transite par l’US Orléans pour aboutir au SCO Angers en Ligue 2 où son plus beau fait d’armes se passe lors de la rencontre du 1er tour de la Coupe de France qui oppose sa formation à l’Olympique de Marseille. Il fait 1-3 à la 63ème et, malgré un sursaut pour revenir à 2-3, les pensionnaires de l’Orange Vélodrome ne s’en remettront jamais.
Après des déboires sportifs qui lui font connaître une année noire surtout sur le plan moral, c’est dans la Capitale du… Pays Noir qu’il va rebondir d’une manière très spectaculaire. Acquis sous le régime du transfert libre au début de la saison 2006-2007 et aligné dès la seconde journée de la compétition, Cyril Théréau inscrit 3 buts en 3 rencontres, salue Jacky Mathijssen et ses partenaires pour signer au Steaua Bucarest – sous la houlette de Cosmin Olariu – et succomber aux sirènes de la Ligue des Champions !
Sporting de Charleroi 2007-2008
De g. à dr. : Christ, Akpala, Chakouri, Sbai, Kere, Oulmers, Ciman, Smolders, Bia, Théréau, Laquait.
Sa prolifération à déflorer la marque chez le Champion Roumain sortant (10 buts en 25 matches) fait flairer le bon coup du côté de Saint-Guidon et Anderlecht le rapatrie pour le championnat 2007-2008 où, malheureusement, il ne réussit pas à s’imposer et n’inscrit que deux petits buts (contre le FC Brussels et Getafe en Coupe UEFA) en l’espace de 16 apparitions.
En janvier 2008, Cyril revient en prêt à Charleroi où Thierry Siquet l’accueille au sein d’un effectif qui comprend notamment, dans le secteur offensif, Joseph Akpala et Habib Habibou. La concurrence est rude mais Cyril, en l’espace de 15 rencontres, inscrit 5 buts importants qui rapportent la bagatelle de 11 points à sa formation ! Le Sporting termine 8ème et son coéquipier Nigérian trône au classement des buteurs avec 17 réalisations. Cyril et Tim Smolders sont, ex-aequo, les seconds meilleurs artificiers avec 10 goals à eux deux.
Sporting de Charleroi 2008-2009
Debout, de g. à dr. : Laquait, Vandenbroeck, Kere, Théréau, Chabaud, Defays.
Accroupis, de g. à dr. : Iajour, Barrabes, Oulmers, Sergio, Mujangi Bia.
2008-2009 est une saison un peu moins fructueuse pour l’attaquant français du Sporting qui n’alimente le marquoir qu’à l’occasion de 4 rencontres : à Zulte Waregem où il réduit le score à 4-2 sur un assist de Fabien Camus; face à La Gantoise, il inscrit le second but de son équipe défaite 2-5 et lors des deux dernières journées de championnat, à domicile, contre Genk, il signe le 2-0 sur un nouveau caviar de son comparse et ami Fabien Camus et, à Dender, où il ouvre le score sur un service de Geoffrey Bia.
Sporting de Charleroi 2009-2010
1er rang, de g. à dr. : Chabbert, Habibou, Blanc, Brillaut, Vandenbroeck, Orlando, Lella, Théréau, M’Boyo, Baguette.
2ème rang, de g. à dr. : Dal Mut, Notaro, Kage, Chabaud, Guedioura, Lahaye, Diogo, Chakouri, Iajour, Henin, Sustendael.
Assis, de g. à dr. : Iannacone, Cordaro, Grisez, Mujangi Bia, Oulmers, Demol, Kere, Christ, Diallo, Sergio, De Wolf.
John Collins, qui succéda à Thierry Siquet à partir du 15 décembre 2008, quitte ses fonctions le 30 juin 2009 avec une 12ème position, à l’orée d’une nouvelle campagne chahutée qui connaîtra trois coaches : Stéphane Demol, Mario Notaro et Tommy Craig. Malgré ces chassés-croisés peu enclins à une bonne stabilité, Cyril Théréau effectue sa plus belle saison durant laquelle il plante 13 goals en 35 matches, toutes compétitions confondues, avec un triplé (contre Lokeren) et deux doublés (à Roulers et face à Courtrai) !
Sporting de Charleroi 2010-2011
1er rang, de g. à dr. : Hatefi, Tibi, Thereau, Gueye, Franquart, Orlando, Perdichizzi, Diallo, Aarab, Vandermeulen.
2ème rang, de g. à dr. : Dal Mut, Lacroix, Ciza, Baglio, Fabris, Baguette, Ederson, Chakouri, Tshibumbu, X, Sustendael.
Assis, de g. à dr. : Iannacone, Cordaro, Kaya, Grisez, Lazitch, Matthijssen, Brillaut, Moya, Kage, Serwy, Balog.
C’est au terme du match perdu 5-0 à Genk, le dimanche 15 août 2010, que Cyril porte, pour la dernière fois, les couleurs du Sporting de Charleroi. Entre-temps, le Chievo Vérone est venu aux nouvelles et, après 88 rencontres sous la vareuse zébrée (25 buts, 5 assists), il fait ses grands débuts, le 22 septembre 2010, dans un des championnats les plus exigeants, en entrant à la 77ème minute de jeu sur la pelouse du San Paolo de Naples !
Après avoir fait exulter les fans du Chievo Vérone 30 fois sur 128 matches, il atteint le chiffre 40 avec l’Udinese, du 31 août 2014 au 27 août 2018, en 113 apparitions.
Sur la touche depuis fin mars pour fatigue musculaire, Cyril revient progressivement en condition et Stefano Pioli espère pouvoir le récupérer pour la fin de saison de la Fiorentina et le voir ainsi encore améliorer ses statistiques (5 buts et 4 assists).
Et après… Pourrait-on rêver qu’il puisse faire une dernière pige au Sporting ? En avril 2013, ne déclarait-il pas : « Je ne peux pas jurer que je finirai ma carrière à Charleroi mais c’est clair que l’idée m’a déjà traversé l’esprit. »
Le 9 août 2015, il était venu donner le coup d’envoi de la rencontre face au Club Brugeois (0-0) pour le compte de la 3ème journée en recevant une ovation extraordinaire des supporters qui ne l’ont jamais oublié.
Depuis, le tout récent sociétaire du Stade Artemio Franchi suit toujours les performances du Sporting et, régulièrement, une grande silhouette revient incognito rendre une petite visite de courtoisie au Club de son cœur…
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