Hein Vanhaezebrouck : « Difficile de siffler ce penalty »
« On était venu à Charleroi pour essayer quand même de montrer que l’on n’était pas encore mort et enterré comme certains nous estimaient.
On avait un plan et je crois qu’il a bien fonctionné. On a changé quelques choses, on a remis notre défense des trois derniers matches de la fin de la phase classique. Nous n’avons pu la garder que pendant vingt minutes car nous avons perdu Spajic, malheureusement, avec une grave blessure. Je crains qu’il soit indisponible pour un bon bout de temps. Donc, c’est encore un joueur qui va nous manquer.
Nous marquons très rapidement sur une bonne action de Markovic et aussi sur une très bonne finition de Morioka. Après, je crois que nous contrôlons bien le match sans vraiment donner des occasions à l’adversaire. Nous nous créons encore deux belles possibilités, la première sauvée par Dessoleil en se jetant sur la ligne et sur la seconde, Mandanda, qui était déjà sorti, reçoit le ballon sur la jambe. Je ne peux donc pas dire que ce n’était pas bien fini, je crois que c’était plutôt de la malchance.
À la mi-temps, j’avais prévu que Charleroi allait changer en 4-3-3 parce que Baby était déjà en train de s’échauffer en première période.
On ne commence pas bien la seconde période, au contraire de Charleroi qui démarre à fond devant le public qui est toujours fantastique de ce côté-là. Le nôtre, de notre côté, était aussi incroyable.
Nous encaissons très vite le but égalisateur et nous vivons, je crois, dix minutes difficiles mais ensuite, nous avons quand même, à nouveau, équilibré le jeu. On est parvenu à sortir à plusieurs reprises avec, notamment, Saief sur le flanc gauche.
Nous avons eu quelques options sans pour autant trouver la bonne solution. Teodorczyk hérite d’une grosse occasion que Mandanda écarte encore de la jambe.
Finalement, c’est un penalty qui décide du résultat du match. C’est une situation difficile à juger, avec deux joueurs qui vont dans le duel. C’est difficile de siffler mais il nous est accordé alors que la semaine passée, c’était plus facile pour le siffler et on ne l’avait pas fait. Cette fois-ci, la chance était de notre côté parce qu’on ne l’a pas encore eu beaucoup cette année.
Nous avons très bien maintenu l’organisation alors que Charleroi essayait de trouver les ouvertures. Félicitations à toute l’équipe où Saelemaekers a encore prouvé qu’il est un joueur avec beaucoup de possibilités pour le futur. De temps en temps, il oublie encore qu’il joue en première division et que, défensivement, il doit faire attention en prenant des risques, ce qu’il fait avec les Espoirs régulièrement. Mais voilà, il va apprendre. Heureusement, aucun but n’est tombé dans ces phases-là mais pour le reste, je crois que le garçon, physiquement, est présent dans les duels et montre de la bravoure. C’est un jeune gars de 18 ans et c’est beau pour le futur d’Anderlecht.
Sur l’ensemble du match, je pense que nous avons eu les meilleures occasions mais je vais laisser la parole à mon collègue qui, j’en suis convaincu, va être très déçu du penalty. »
Felice Mazzù : « Charleroi est une petite équipe. Charleroi, c’est très facile à la niquer. »
« Nous avons démarré notre match de la plus mauvaise des manières en prenant ce but très, très vite. Je pense que la verticalité et la vitesse de Markovic ont fait la différence. Les joueurs étaient prévenus par rapport à ce profil. C’est un très bon joueur qui n’a pas eu souvent l’occasion de s’exprimer depuis qu’il est à Anderlecht. En étant aligné lors de ce match, il a prouvé qu’il a des qualités.
Je pense que nous sommes bien revenus dans la rencontre, on n’a pas concédé énormément de situations face à Anderlecht parce qu’Anderlecht, c’est Anderlecht. Ce n’est pas Charleroi. Anderlecht, c’est Anderlecht. Donc, nous sommes bien revenus dans le match dans un dispositif en 3-5-2. On a fait des efforts, on a fait des courses et j’ai félicité mes joueurs pour cette première mi-temps même s’ils sont rentrés endormis sur ce terrain.
On y croyait tous, de pouvoir réaliser une très bonne deuxième mi-temps. Ce que l’on a fait, à mon sens, dans un dispositif différent, non pas en 4-3-3 mais en 4-4-2. Nous avons mis la pression, on est allé vers l’avant, on a évidemment libéré des espaces pour marquer, ce que nous avons réussi à faire, et pour gagner le match.
Et puis, voilà, comme Hein vient de le dire, il y a ce penalty. Mais Charleroi est une petite équipe. Charleroi, c’est très facile à la niquer. Niquer, ça veut dire b…, c’est la même chose. On met des télés, du VAR, des camions, on met des arbitres dans des camions. Les arbitres font des réunions avec les entraîneurs. Ils disent que si un joueur demande le VAR, c’est carte jaune, ça ne se fait pas. Ils disent que c’est l’arbitre principal qui prend la décision. C’est le VAR qui prend la décision sur le penalty.
Je pense que tous les réseaux, toutes les télévisions, tout le monde a vu qu’il n’y avait pas penalty et que c’est Teodorczyk qui fait la faute. Et Charleroi se fait niquer, Charleroi concède un penalty.
Alors, jusque-là, c’était 1-1. Et Charleroi, dans la situation où elle était jusque ce vendredi, je pense que l’équipe faisait un bon match. Quand on ne gagne pas, il y a des doutes qui s’installent. Quand vous jouez contre Anderlecht, vous jouez contre Anderlecht. Et donc, voilà, avec un peu de doute, faire le match qu’on a fait et se faire niquer parce qu’on est une petite équipe… Parce que Charleroi, quand il parle dans les journaux, il se fait critiquer. Charleroi, il ne pleure pas dans les journaux parce qu’on ne leur a pas donné un penalty la semaine précédente. Alors voilà, il suffit qu’on parle dans les journaux pour qu’on puisse avoir un penalty la semaine suivante. Moi, je ne sais pas à quoi sert ce VAR, je ne sais pas à quoi sert la liaison entre l’arbitrage et le VAR. Cela fait deux semaines que le VAR est présent et qu’il n’est pas utilisé. Il est utilisé à certains moments comme dans des matches à Bruges, à la 92ème, c’est plus facile. Il n’a pas été utilisé ce soir parce que Charleroi est une petite équipe.
Je pense que ça commence à bien faire. Je ne discute pas de la qualité, du contenu mais je discute de certaines décisions. Ce soir, je pense qu’il n’y a pas grand-monde qui a les c… de bouger. Tout le monde va se taire, tout le monde va accepter mais Charleroi, il est là, il n’a pas pris de point et il ne méritait pas d’être battu.
Monsieur Boucaut nous a gentiment dit que c’est le VAR qui avait pris la décision alors qu’à la réunion des arbitres, on nous a dit que c’est l’arbitre qui décidait et qui passait au-dessus du VAR. Alors moi, j’aimerais bien rencontrer l’arbitre ou la personne qui était dans la camionnette et avoir une explication parce que je ne comprends plus rien. Alors si vous, vous comprenez tout ce qui se passe avec le VAR, les télés, les camions, il faudra me l’expliquer. Il m’a même dit que la saison passée, il y avait eu polémique sur un penalty. Donc, ce soir, ce n’est pas grave s’il y a polémique… Il faut arrêter de se foutre de notre gueule. Les joueurs, ils gagnent leur vie en prenant des points. On doit donner du plaisir au public, on doit progresser, on doit traverser des étapes mais les joueurs, ils gagnent leur vie en jouant au football. Un arbitre, qu’il arbitre bien ou qu’il arbitre mal; le VAR, qu’il prenne des bonnes ou des mauvaises décisions, ils sont quand même payés. Les joueurs, quand ils perdent des points, sur des erreurs arbitrales, aussi grossières alors qu’il y a un VAR qui est là pour décider, ils perdent du pognon. Il faut arrêter de se foutre de la gueule des gens.
Je voudrais ajouter juste une dernière chose, Hein. J’espère que – comme ça été le cas cette semaine-ci où Anderlecht, à juste titre, a réclamé un penalty toute la semaine, ils l’ont eu ce soir –, nous, on pourra avoir la même situation dans le futur et que l’on pourra respecter aussi Charleroi comme on respecte Anderlecht, Bruges ou les autres équipes. »