RCSC – KAS Eupen : les réactions des coaches

18 mars 2019

Claude Makélélé : "ll fallait qu’on arrête un peu cette hémorragie…"

"Quand un entraîneur gagne, c’est toujours très satisfaisant. Mais il fallait qu’on arrête un peu cette hémorragie. Nous étions dans une spirale négative, depuis 7 matches (ndlr : 1/21) et j’avais dit, tout simplement, à mes joueurs de revenir à jouer un autre football et de ne pas avoir cette grande peur de perdre.

La différence a été faite par rapport à deux joueurs, Luis Garcia et Youssef Msakni, notre joueur tunisien qui avait besoin de temps, une préparation physique qui venait d’une blessure assez grave de huit mois. C’était assez difficile et j’ai pris le temps de le remettre en forme. Il n’est pas encore à 100 % mais on a vu la différence de qualité. Il apporte un plus à l’équipe, au niveau de la stabilité technique, c’est ce que nous avions besoin.

On a eu plus de caractère et plus de patience, durant ce match. C’était une bataille physique et je savais que cette équipe de Charleroi était performante. La victoire me fait plaisir et je suis surtout content pour mes joueurs."

Felice Mazzù : "Le résultat et le contenu du match ont prouvé qu’on a besoin de travailleurs dans le cœur du jeu."

"Je vais aller à l’opposé de Claude, la défaite ne me fait évidemment pas plaisir, d’autant plus que c’était notre dernier match de la phase classique, à la maison.

Sans vouloir défendre mes joueurs outre mesure, il y avait eu beaucoup de changements pour cette rencontre. Donc, le problème principal s’est posé dans l’équilibre. Nous n’avons pas été équilibrés dans les tâches offensives et défensives. À cela se sont ajoutés des errements techniques, d’une part, à des manquements dans les duels, d’autre part, notamment sur le premier but, et, surtout, les espaces qu’on a laissés dans les reconversions.

On avait décidé de jouer avec un seul "6" et à ceux qui répètent que, depuis des années, Mazzù est un entraîneur défensif, j’espère qu’aujourd’hui, ils verront qu’à Charleroi, quand on joue d’une manière un peu plus offensive, avec trois attaquants, un seul numéro "6", par rapport aux profils qu’on a dans notre noyau, ce n’est peut-être pas la meilleure solution.

Ce soir, le résultat et le contenu du match ont prouvé, par A + B, qu’à Charleroi, on a besoin de travailleurs dans le cœur du jeu et le seul Diandy, en termes de n° 6, comme récupérateur, n’était pas suffisant, ajouté à des flancs fort offensifs, dans nos reconversions, on a eu pas mal de soucis.

Eupen mérite évidemment sa victoire, puisqu’il a marqué deux fois et que nous n’avons marqué qu’une fois… Maintenant, ils n’ont pas eu des situations énormes. On a eu des situations, pas énormes, non plus, qu’on n’a pas finalisées.

La réflexion, elle est là : à tous ceux qui pensent qu’on joue défensivement, parce que je suis défensif pour le plaisir, j’espère qu’ils reverront leur analyse.

Malgré tout, il y a des points de satisfaction, à partir du moment où cette défaite ne nous est pas préjudiciable outre mesure, il faut en retirer les points positifs. Notre attaquant, Victor (Osimhen) a augmenté son capital buts, c’est bien, sur une phase arrêtée. Ensuite, ça nous a permis, vu tous les absents, d’intégrer l’un ou l’autre jeune et on a vu deux jeunes du noyau de Samba (Diawara) rentrer en fin de match. Ken Nkuba a pu s’exprimer un peu plus que Thomas Wildemeersch, il a pu montrer qu’il a un avenir devant lui. Il a de la capacité, il doit acquérir, maintenant, de l’expérience et de la maturité. Il a montré de bonnes choses, de la volonté. Par rapport aux joueurs qui étaient sur le terrain, on a eu beaucoup de manquements, donc, je vais retirer ces deux points-là positifs.

Les coups de sifflet des supporters ? Je suis dans mon match et je n’ai rien entendu. Par rapport à la la lettre ouverte des supporters, on est là pour parler du match, pas pour parler de tous ces paramètres-là. J’ai vu qu’il y avait une lettre, je n’en ai pas lu le contenu. Tout ce que je peux dire, c’est que, en six saisons, je pense que j’ai donné et je donne tout ce que je peux donner. Pour le reste, les analyses qui seront faites à côté, elles vous appartiennent et elles appartiennent aux supporters, notamment, celle où on dit que je vais à la confrontation avec Mehdi. Je ne comprends pas comment on peut faire ce genre d’analyse à partir du moment où on dit qu’après les Play Offs 2, on veut discuter avec son Directeur, je ne sais pas où est la confrontation.

Mon principal but, je suis entraîneur pour faire du sport et pour que le fair-play soit, un maximum, présent. Le reste, je peux comprendre mais je ne m’attarde pas là-dessus. Si je suis devenu entraîneur, c’est pour le sport et pas pour le reste.

Marco (Ilaimaharitra) avait neuf cartes jaunes. On n’a pas pris le risque de l’aligner car s’il en avait pris une dixième, il aurait été suspendu deux matches, c’est beaucoup, en PO 2, connaissant Marco. Contre Eupen, on a vu que l’absence dans le cœur du jeu était importante. Malgré la défaite, je suis content d’avoir fait le choix de ne pas l’avoir aligné.

Diandy et Angella étaient également sous la menace. Ils étaient tous les deux à quatre cartes. On imagine que j’aligne et Diandy, et Marco, et qu’ils prennent, tous les deux, une carte, ça fait cinq cartes pour Diandy et dix pour Marco… Je fais quoi, au premier match des PO ? Je rejoue avec un système hyper offensif comme ce soir (lisez, dimanche).

J’ai tranché, tout simplement, parce que si Marco avait été suspendu, ç’aurait été pour deux matches, et Cristophe et Gabie, ç’aurait été pour un match. J’ai tranché par rapport à des joueurs qui n’auraient pu être suspendu qu’un match. Maintenant, si j’avais voulu ne pas faire jouer Cristophe, il y aurait eu deux décisions à prendre dans un cas comme le sien : la première, c’est qu’il sort de trois ou quatre matches sans jouer et lui dire que je ne le fais pas jouer, lorsqu’il a quatre cartes, c’est un peu lourd. Et la deuxième, si je ne fais pas jouer Cristophe face à Eupen, et si j’avais pris la décision de ne pas faire jouer Marco, on aurait joué avec un système encore plus offensif."