Ne t’en va pas si loin… Tu es si près de nous.

26 novembre 2018

Durant toute la rencontre, du haut de la tribune de presse de Lokeren, comme par habitude, nous t’avons cherché du regard. Cette silhouette, si familière, si reconnaissable entre toutes, à la démarche – à la fois – assurée et feutrée, qui savait si bien se faufiler, malgré toute notre ardente volonté à vouloir ne pas accepter la réalité, nous ne l’avons plus aperçue… À notre grande, profonde et sincère tristesse.

Il était là, assis, non pas dans son fauteuil, comme le chantait Michel Sardou, en hommage à son père, mais sur sa robuste valise, de telle façon à trouver le parfait angle, la luminosité adéquate et saisir l’instant, tantôt inédit, tantôt insolite, pour immortaliser son sujet.

Et voilà qu’il faut t’écrire au passé, maintenant. Ce passé qui nous rattrape, pourtant, inexorablement, comme s’il voulait que tu sois toujours présent, parmi nous.

Alors, le temps d’un édito, nous allons faire comme si rien n’avait changé, dans nos vies. Comme si tu étais toujours sur le bord du terrain, avec cet objectif qui te collait comme une seconde peau.

Qu’as-tu vraiment pensé de la première mi-temps de tes chers Zèbres, Michel ? C’est vrai qu’ils n’en menaient pas large, après le premier quart d’heure… et ce premier goal d’Hupperts qui t’aurait fait fulminer et que tu aurais inévitablement "mitraillé" !

Mais tu n’aurais certainement pas manqué de fixer la réplique presque immédiate d’Ali Gholizadeh et ses yeux scrutant les étoiles, ses bras levés au ciel, comme pour te dédier cette prompte égalisation.

Bien évidemment, tu aurais profité de la pause pour aller te réchauffer, au goût et à l’odeur d’un bon café… Comme tu l’aimais tant. Tu n’aurais pas, non plus, renié une cigarette pour se dire que, finalement, les merveilleux souvenirs que l’on a pu accumuler, ensemble, ne peuvent pas partir, ainsi, d’une seule bouffée, en fumée.

Puis, tu aurais, religieusement, regagné ton emplacement pour vivre une seconde période où tu aurais dû régler, à de nombreuses reprises, ton diaphragme et ton obturateur ! Car, des buts, il y en a eu !

Peu avant l’heure de jeu, tu aurais, indubitablement, zoomé sur la reprise victorieuse de Cristian Benavente, profitant de l’aubaine qui lui était offerte par l’assist involontaire de Diaby !

Enfin, dans les dix dernières minutes de jeu, tu aurais multiplié les prises de vue et les captures de ces actions construites et ponctuées, d’une part, par Marco Ilaimaharitra et Victor Osimhen, à la 81’, et, d’autre part, respectivement, par la complémentarité entre Victor Osimhen et Ali Gholizadeh, et, Jéméry Perbet à la 90’ + 1’.

On imagine aisément le sourire qui aurait illuminé ton visage et fait frétiller ta moustache… Et ta voix qui résonne et qui résonnera, encore et toujours, dans nos têtes : "Ils ont bien joué, hein…"

Attends-nous, Michel, ne t’en va pas si loin. Tu es si près de nous…