L’interview rétro : Christian Negouai

10 juillet 2023 #négouai#rétro
– Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, pouvez-vous vous présenter brièvement et retracer votre parcours ?

J’ai fait énormément de sports. J’avais une sensibilité dans le sport. J’ai joué la finale de la Coupe de France poussins avec Vaux en Velin et nous l’avons gagné. L’OL m’a fait signer pour 10 ans. Je suis resté 5 ans. Je n’avais pas assez de force mentale. J’ai stoppé le foot à mes 16 ans, pendant 3 ans. Je m’y suis remis et j’ai fait des tests en Pologne, Russie, Belgique, et je suis arrivé après la coupe du monde 98′ en Belgique, à Namur. J’ai fait un test, j’ai eu beaucoup de chances, ils m’ont pris. Ensuite, c’était parti ! J’ai fait une très bonne saison, j’ai marqué 23 buts en tant qu’attaquant. Je suis parti avec Franck Defays à Charleroi. Mon rêve était exaucé. J’ai appris, j’ai écouté. Luka Peruzovic fut mon coach, je jouais en Réserves. En fin de saison, on a fait appel à moi. J’ai fait une passe décisive à Dante Brogno.

La saison suivante, j’étais dans le 11 avec Manu Ferrera. J’ai joué en 8 ou 6. J’ai fait de grosses prestations. Ma carrière était lancée. J’ai été élu révélation de la saison au milieu défensif. J’ai joué avec Scifo, je faisais de bonnes prestations. J’ai eu l’intérêt de beaucoup de club, comme Manchester City. Philippe Albert avait mentionné mon nom auprès de Kevin Keegan, je suis parti à City au lieu de Newcastle. Je suis parti pour 3 millions d’euro. Je remercie Abbas Bayat qui m’a toujours valorisé et mis dans les meilleures conditions mentales, ainsi que Ferrera, Scifo et Philippe Albert.

 

– Si vous deviez résumer le Sporting Charleroi en quelques mots ?

C’était un club qui se recherchait, il y a eu pas mal de changements. C’est un club avec des fans très proches, qui ont vécu des moments forts, qui suivaient leur club avec une grande ferveur. Abbas Bayat, à l’époque, à donné une dynamique lorsqu’il a repris le club. C’est une ville sportive, il n’y a pas que le football. Il y a de très bons joueurs, il fallait y mettre une méthodologie de travail avec la direction et la Ville. C’est ce qu’il manquait à l’époque, ils se sont beaucoup améliorés aujourd’hui.

 

– Quel genre de joueur étiez-vous ?

Attaquant, je faisais des passes décisives, j’ai mis pas mal de buts aussi. On m’a replacé ensuite en milieu défensif, j’étais généreux. Je n’avais peur de rien. Parfois très agressif, mais parfois au-dessus, trop guerrier à cette position. J’étais bienveillant, je ne parlais pas beaucoup dans le vestiaire, mais beaucoup sur le terrain. Un homme de confiance, de valeurs.

 

– Durant votre carrière, y a-t-il des joueurs et des entraîneurs qui vous ont marqué (équipiers et adversaires) ?

J4ai eu la chance d’avoir des coéquipiers incroyables, Schmeichel (père), Anelka, Conceicao, Robbie Fowler, Stewart Pierce, Marc Vivien Foé, … Ou de jouer contre des légendes telles que Cristiano Ronaldo ou Van Persie.

Au niveau des coaches, j’ai quand même connu Kevin Keegan. Manu Ferrera, Michel Lazaron et Dominique D’Onofrio.

 

– Aviez-vous une idole de jeunesse ?

Une seule; Michael Jordan. J’avais de grands posters de lui, alors que je faisais du foot.

 

– Vous souvenez-vous de vos débuts au Sporting ?

Je n’ai pas tellement de souvenirs, malheureusement.

 

– Quel est votre meilleur et votre plus mauvais souvenir ?

Le meilleur est très personnel, c’est quand ma maman est venu me voir une fois, c’était à Namur. C’est mon plus beau souvenir.

Le pire reste l’échec du titre avec le Standard (désolé…).

 

– Avez-vous des regrets sur votre carrière ?

Non aucun. Tout ce que j’ai fait, je le referais. Je n’ai aucun regret professionnel.

 

– Avez-vous gardé des contacts avec d’autres joueurs ou entraîneurs ?

Oui ! Il y a Franck Defays ou Dante Brogno, qui m’a laissé des messages. J’ai toujours des contacts avec Conceicao, Nicolas Anelka, Siramana Dembélé ou encoee Vedran Runje.

 

– Le Sporting a toujours eu des supporters chaleureux, quels étaient vos rapports avec eux ?

J’ai toujours eu de bons rapports, j’étais déterminé, je ne trichais pas. Ce n’était pas le grand amour mais j’étais respecté et apprécié.

 

– Comment voyez-vous l’évolution du football, en général, et de Charleroi, en particulier ?

Ça va beaucoup plus vite, la machine du corps est poussée à l’extrême. Le niveau d’exigence demandé est fort. L’être humain à ses limites. Le levier mental doit être respecté. Le mental à travers l’attitude physique, technique doit être pris au sérieux.

Charleroi, C’est structuré, beaucoup d’organisation, de bons joueurs. Ils arrivent à faire un recrutement sur la jeunesse, francophone, la cellule est compétente. Il ne faut pas oublier qu’il y a des joueurs à fort potentiels, il faut accentuer ce levier, faire confiance aux jeunes. Ils veulent apprendre. La jeunesse Carolo est très importante. Charleroi peut être un grand club dans les années à venir.

 

– Que manquait-il au Sporting de votre époque ?

De la qualité, la qualité dans l’organisation. Il y avait moins de moyens. Une vision à long terme de la réussite. Un club, ça se construit. Il faut cibler une organisation, mettre des priorités. Faire en sorte que toutes les personnes du club puissent se former pour évoluer et améliorer la formation. Regarder les qualités des autres clubs, regarder ce qu’il s’y passe.

 

– Suivez-vous l’actualité de Charleroi et si oui, quels joueurs vous plaisent ?

Honnêtement, je ne regarde que rarement Le joueur que j’aimais, Zaroury, est parti. J’ai peu regardé cette saison, car j’ai beaucoup de changement dans ma vie et dans mon activité professionnelle.

 

– Un mot sur la saison du Sporting ?

J’ai trop peu suivi que pour avoir un avis objectif, mais je salue le retour de Mazzu.

 

– Quels sont vos hobbys, vos passions ?

Mes passions, c’est donner de la valeur aux gens, faire en sorte qu’ils puissent agrandir leurs compétences, la possibilité de croire que tout est possible. J’aime beaucoup lire, m’instruire. J’ai mes enfants. Je donne la valeur aux gens pour qu’ils puissent évoluer et prendre confiance. Se dire que tout est possible

 

 – Aujourd’hui, que devenez-vous ?

J’accompagne mentalement des sportifs, des chefs d’entreprise, dans l’organisation, la structure. J’aide à améliorer la vision des activités des gens, pour leur permettre d’accéder à des paliers supérieurs.

J’aurais aimé être dans des clubs en difficulté pour les aider à se structurer.

 

 – Pour terminer, avez-vous une petite anecdote sur votre carrière ?

On était parti manger au restaurant d’Enzo Scifo et on a vraiment rigolé ce jour là, en rigolant j’avais vomi durant le repas. Je riais tellement…