F. Mazzù : « Soutenir les joueurs est le plus important. »

9 novembre 2018

"On a fait toute une semaine de travail, avec tout le monde, et j’espère que, par rapport à la présence de tous les joueurs, la concurrence va permettre à chacun, individuellement, d’élever son niveau.

De par la sélection de Gabriele Angella, je dévie un peu de ma ligne de conduite et de cohérence. Mais j’estime qu’on est dans une situation où j’ai besoin de quelqu’un pour bouger le vestiaire, par son expérience et sa présence. Angella est capable de le faire et j’espère que son rôle aura de l’impact.

Sans pour autant avoir envie de dire qu’il m’impressionne, il a, quand même, un parcours et des matches, avec de l’expérience, dans un des meilleurs championnats d’Europe. On est dans une situation où on prend des buts et sa présence peut apporter un plus, tout simplement. Même si je dévie de ma ligne de conduite, par rapport à Gjoko Zajkov, par exemple, j’ai tranché et c’est comme ça. C’est le foot.

Toutes les semaines, on s’en prend à mon Capitaine, Javier Martos. Pour ma part, je n’oublie pas tout ce qu’il a fait, dans le passé, il a participé à des qualifications en PO 1, à une qualification en Europa League.

La semaine passée, je ne pense pas qu’il était le premier qui méritait d’être sorti à la mi-temps, parce que, si vous estimez que c’est lui, uniquement, qui est responsable sur le but, c’est beaucoup. Il y a eu d’autres erreurs, dans d’autres zones, beaucoup plus flagrantes, par rapport au but que l’on encaisse.

Au-delà de ce but-là dans lequel il est concerné, il n’a pas fait de mauvaises choses. Ce qui m’embête un peu, c’est que l’on s’acharne assez sur lui. Son remplacement était un choix tactique. J’ai voulu garder de la taille, par rapport aux gabarits d’Ostende, et pour revenir à une ligne arrière à quatre. Quand on appuie, tout le temps, sur la tête de quelqu’un, négativement, à force d’écouter et d’entendre, à un moment donné, on peut se poser quelques questions et douter un petit peu. Personnellement, j’essaie de lui enlever tous les doutes car c’est quelqu’un d’important pour le groupe.

Quand on joue avec deux droitiers dans un axe défensif, il n’y a pas autant d’analyses que quand on évolue avec deux gauchers. Cela s’est plutôt bien déroulé, durant 43 minutes. Après, il y a eu ce relâchement d’un peu tout le monde, dans cette fin de match, mais je ne pense pas que cette situation a été préjudiciable, le fait d’avoir joué avec deux gauchers. Le changement a été opéré afin d’avoir plus d’impact offensif et, surtout, pour garder deux duellistes aériens.

J’aimerais bien avoir cette continuité avec le trois défensif mais, quand vous êtes menés à la mi-temps, à Ostende, mon rôle, c’est de réagir et ne pas m’enfoncer avec les idées, mes idées du moment. Mon rôle, c’est aussi d’essayer de faire devenir le groupe le plus performant possible et de réagir, par d’autres situations. S’il n’y avait pas eu cette fin de match vraiment bizarre, ce but annulé et celui que l’on prend, comme des enfants, à la 90ème, le fait d’avoir changé, pour le début de la seconde période, aurait apporté quelque chose.

J’ai voulu resolidifié la défense et cela a bien fonctionné, contre Saint-Trond. Même si tout se joue sur des détails, si Nicolas Penneteau ne fait pas cet arrêt du pied, à la 44ème, peut-être parlerions-nous différemment du dispositif. On essaie de trouver la meilleure solution qui pourrait nous ramener des points. Le match d’Ostende, on le perd parce que nous avons raté trop de choses, offensivement, alors que nous avions la possession. Quand on court après le score, pendant très longtemps dans un match – et que l’on a la chance d’égaliser –, il faut, à un moment donné, que l’on ait la maturité de penser à fermer et à ne pas partir, un peu n’importe comment. Sur le but que l’on prend à Ostende, certains joueurs étaient déjà en position pour repartir offensivement, pour gagner le match.

Le dispositif de Leko, on le connaît par cœur. Cela ne veut pas dire qu’on va le maîtriser. Depuis deux ans que Leko est là, Bruges joue de la même manière. Les seules choses, c’est de savoir s’il va réaligner Vormer derrière Wesley – comme il l’a fait contre Monaco – ou alors s’il va retirer un des trois joueurs du triangle, remettre Vormer plus bas et réintroduire Schrijvers. La question est de savoir, également, s’il va commencer avec Wesley et Rezaei ? Sur les côtés, il peut commencer avec Mata et Cools ou avec Mata et Vlietinck. Ou alors, il tente le coup de poker – j’ai constaté que Danjuma s’était entraîné, à nouveau, et qu’il revenait. Quels que soient les joueurs qui seront présents, il faudra faire avec l’animation du dispositif. Maintenant, les profils des joueurs pourraient être différents, avec un Vormer plus bas ou plus haut.

Quand on a un Vormer et un Vanaken qui plongent sur les côtés, ils dédoublent les flancs. Si Schrijvers joue, il fait des appels constamment sur les côtés. Si Rits joue, il s’infiltre régulièrement dans l’axe, côté gauche de notre défense et, inversement, avec Vanaken. Au départ, ils ont un flanc unique mais, dans leur animation offensive, ils se projettent avec des doubles flancs.

David (Henen) m’a réconforté par son but et sa volonté d’aller vers l’avant. Ali (Gholizadeh) a apporté du liant et de la technicité. J’aimerais qu’il soit décisif, aussi.

Massimo (Bruno) s’entraîne très bien, il a vécu une période plus difficile, il y a de la concurrence dans sa zone, en fonction du dispositif avec lequel on joue. Il ne faut pas oublier qu’il est resté deux ans sans presque pas jouer. Tout le monde se base sur son nom – et c’est très bien parce que Massimo est un grand joueur, il l’a prouvé avec Anderlecht – mais ce n’est pas si simple pour lui. Il est en train de tout faire pour récupérer son niveau, que ce soit au point de vue de la mentalité, de l’énergie qu’il dépense aux entraînements ou de son attitude. C’est un garçon très positif et je suis sûr que – déjà ce samedi, peut-être –, il apportera énormément à l’équipe.

Cette année-ci, nous avons beaucoup de défenseurs centraux dans le noyau. Par rapport à leur prestation, les meilleurs seront sur le terrain, que ce soit dans une défense à trois ou à deux. Si Dorian (Dervite) – qui est extraordinaire par son attitude – pouvait nous apporter plus, cela ne ferait aucun doute qu’il jouerait.

Je comprends la réaction des supporters et qu’ils ne sont pas contents. Il y avait une grosse attente, par rapport à nos objectifs, cette saison-ci. Nous vivons une saison plus difficile. J’espère qu’ils n’oublient pas non plus la manière dont Charleroi a grandi, par le biais de la Direction, par celui des joueurs, de tout le monde.

Quand une équipe est dans une phase plus difficile, c’est bien que les supporters soient avec l’équipe. C’est le plus important, à partir du moment où on pense – ou en tout cas, on estime – que l’équipe donne tout. Car c’est simple, aussi, de penser qu’il n’y a pas d’envie, quand une équipe tourne moins bien. Il n’y a pas que l’envie, il y a la confiance, le doute, la réussite et les automatismes. Rien qu’avec l’envie, on ne sait pas gagner un match. De ma position d’entraîneur, depuis le début de la saison, je n’ai pas vu – à part le match, au Cercle – un groupe qui a manqué d’envie. Les supporters doivent être avec les joueurs car ils en ont besoin. Qu’ils ne le soient plus avec l’entraîneur, ce n’est pas le même problème. Je peux les comprendre. C’est vrai que, quand un entraîneur est, depuis un certain temps, dans un club, et qu’au bout de la 5ème ou 6ème année, ça tourne un peu moins bien, l’analyse est facile de dire qu’il est en fin de cycle. Ils ont le droit de le penser et de le dire. Mais, le plus important, c’est qu’ils soutiennent et encouragent les joueurs."