L’origine du nom "Canonnier", qui désigne les infrastructures du Royal Excel Mouscron, diffère selon certaines références. Pour les uns, elle serait relative à une pièce d’artillerie qui anéantissait l’opposant, depuis l’emplacement du stade actuel, à l’époque de la Grande Guerre; pour les autres, elle se rapporterait à l’expression "boire un canon", très usitée chez nos voisins français dont la frontière est toute proche de la cité des Hurlus.
En s’y déplaçant, les Zèbres ne voulaient, en aucun cas, boire le calice jusqu’à la lie et agir de manière inconsidérée, tels des hurluberlus étourdis… Non, que l’on soit amateur ou professionnel, cela ne se fait pas. Quand on pénètre sur un terrain, il ne faut avoir que trois préceptes en tête : jouer pour gagner, mouiller son maillot et se battre, jusqu’à la dernière seconde, par amour du blason.
Si ces règles ne sont pas bien assimilées à 100 % et si on n’est pas suffisamment concentré pour les appliquer convenablement, ça risque de coincer, à un moment ou un autre.
C’est ce qui se passa aux 38’, 60’ et 73’. Trois buts qui s’apparentaient à des boulets de canon auxquels les Carolos, ne purent riposter, impuissants, sans munitions.
Un ballon incontrôlable et insaisissable, qui glisse comme une peau de banane, Vojvoda qui s’avance et tente une frappe. Celle-ci, déviée, adopte une courbe inattendue, telle… une banane qui s’écrase sous la latte de Nicolas Penneteau.
Boya, Gulan, Leye, Benson et Friede qui affolent leur monture et se muent en cinq cavaliers de l’Apocalypse pour un 2-0 que l’on sentait – insidieusement et implacablement – venir, qui coulait presque de source, tellement ça semblait fluide et… trop facile.
Et ce roublard d’Awoniyi, qui se faufile tel un renard rusé et qui profite des grands espaces comme on en voit dans les westerns américains… Sauf qu’ici, ce n’est pas du cinéma, ce n’est pas de la fiction, c’est, plutôt, une friction – ou une douche froide – qui assomme les Carolos, avec ce second ballon exploité par l’omniprésent Bakic, au four et au moulin, préposé aux phases arrêtées, comme à la récupération et à la finalisation.
Les Zèbres auraient même failli subir une véritable dégelée, si les actions mouscronnoises des 53’ et 58’ avaient connu une fin plus heureuse, pour leurs précurseurs.
On gagne à onze et on perd à onze. Ce revers est une faillite collective, comme La Gantoise et Anderlecht l’ont vécu, également. Et il vaut mieux que cela arrive plus tôt que trop tard. Mais cela ne peut plus se reproduire en de semblables circonstances.
Il reste 6 matches, 6 finales pour mettre les bouchées doubles, retrouver sa fierté et son honneur. Il faut avoir faim pour participer au festin des Play Offs 1 !
Allez les Zèbres ! We Are Charleroi !