"Le vent, qui domine au printemps, est le vent d’Est, qui, opposé au courant du fleuve, entrave la marche du bâtiment et que les bateliers appellent vent contraire…"
À un élément près (le printemps, depuis belle lurette, s’est effacé au profit de l’automne), cette définition, extraite du Guide des Voyageurs en Allemagne, en Hongrie et à Constantinople – un ouvrage de Heinrich August Ottokar Reichard, paru en 1821 –, représente clairement le tableau de ce nouveau revers encouru en bord de mer.
Un revers qui reste en travers de la gorge, comme un – ou plutôt deux – vilain(s) grain(s) de sable qu’un vent contraire – justement – aurait fait ingérer dans la bouche, ouverte, des Carolos.
Vent contraire force 1, minute 26 : Milovic, Coopman et Capon prennent d’assaut le flanc gauche zébré pour permettre à Zivkovic de se positionner habilement et placer un premier obus dévastateur.
Comme au Cercle de Bruges et à La Gantoise, les Zèbres en étaient réduits à, enfin, larguer les amarres.
Après une première période durant laquelle ils s’approprièrent une légère domination territoriale – tout en concédant le double de phases arrêtées –, ils revinrent sur la pelouse de la Versluys Arena, cette fois, revêtus de leurs vrais habits rayés tels qu’on les aime.
Oubliées les statues de sable, ils étaient armés de leurs plus beaux râteaux, de leurs plus beaux seaux et de leurs plus belles pelles, prêts à se retrousser les manches, montrer leurs biceps, creuser et se creuser les méninges, comme notre Coach, lorsqu’il proposa un autre dispositif tactique avec l’introduction d’Ali Gholizadeh.
Devant réagir à tout prix, les Zèbres prirent logiquement – et, de plus en plus – la maîtrise du jeu à leur compte et, avec un vent plus favorable, ils auraient déjà pu résorber leur retard avant l’heure de jeu, quand Ali Gholizadeh, Jérémy Perbet, Victor Osimhen et Cristian Benavente se retrouvèrent en supériorité numérique et en position idéale.
Tiens, l’heure de jeu, parlons-en encore quelques secondes, lorsque le vent ne tourna pas en faveur de notre Iranien et, surtout, de son ballon cadré que Ondoa parvint à détourner.
Le très joli but de David Henen, à la 86’, empreint d’un total opportunisme, aurait dû sceller un résultat équitable et, ainsi, offrir aux Zèbres un retour beaucoup moins cafardeux.
Mais, cafardeux s’écrit avec un "c", comme Capon et Canesin qui s’entendirent comme larrons en foire pour porter le coup fatal, à la suite d’un malheureux concours de circonstances.
Vent contraire force 2, minute 90 : alors que la barque zébrée semblait naviguer en eaux tranquilles, tous ses espoirs furent engloutis par une mer, soudain, déchaînée, en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.
À une journée de la fin du premier tour et la réception de l’ogre brugeois dans leur périscope, le RCSC se doit de choisir sa destination : il n’est qu’à quatre points du 6ème, alors que trois formations ne le talonnent que d’une maigre unité…
"Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles." (James Dean, acteur, 1931-1955).
Allez les Zèbres ! We Are Charleroi !