Si le Sporting avait la chance de pouvoir aligner un onze complet, ce n’était pas le cas de ce vaillant et bien surprenant Cercle qui avait enregistré les indisponibilités de Didillon, Marcelin, Taravel et Hotic, ce dernier ayant dû même déclarer forfait juste avant que les vingt-deux acteurs ne montent sur la pelouse.
Si les suppléants firent beaucoup mieux que se défendre, ils durent finalement courber l’échine face à des Zèbres réalistes, beaucoup mieux en jambes et mieux inspirés en seconde période. Karim Belhocine ouvre les débats : "Nous avons eu face à nous un adversaire avec beaucoup de qualités, malgré l’absence de plusieurs titulaires. En première période, ils nous ont bien contenus et ont eu une très grosse occasion avec ce lob tenté sur Nico. En deuxième mi-temps, nous sommes revenus avec de meilleures intentions. Après avoir réussi à ouvrir le score, il y eut ensuite une période de plus ou moins quinze minutes où le Cercle nous a posé beaucoup de problèmes. Sur un contre, nous faisons le 2-0 et, à partir de ce moment, le match est devenu beaucoup plus ouvert. Nous avons réussi, cette fois, à bien gérer les moments-clés du match."
Il ne fallait pas être fin tacticien pour en déduire qu’au terme de la première période, il n’y avait pas eu grand-chose à se mettre sous la dent sur le plan du contenu… Comme son coach, Guillaume Gillet en avait rapidement fait l’analyse : "Nous avons vécu une première mi-temps difficile durant laquelle il n’a pas été évident de se créer des opportunités."
Et pour terminer un tour d’horizon d’une première mi-temps pauvre en animation, Steeven Willems était tout aussi catégorique : "On s’est rendu compte, en fin de première période, que, sur le plan offensif, il nous manquait quelque chose pour essayer de faire la différence. C’était encore un petit peu trop fermé à notre goût."
Après la pause, les Carolos revinrent avec beaucoup plus de détermination et de conviction pour emballer une rencontre et parvenir, malgré un petit coup de mou, à faire le break peu avant l’heure de jeu. On fait un nouveau tour de table avec nos invités :
S.W. : "Même si nos adversaires ont eu l’une ou l’autre occasion, après 60 à 65 minutes, je trouve qu’on était quand même mieux qu’eux et bien en place. On était bons dans l’ensemble. Après le 2-0, on a connu une période plutôt moyenne où, sur certains ballons, on a remis le Cercle dans le match et on leur a permis de pousser un peu plus."
G.G. : "En seconde période, nous y avons mis plus d’ingrédients, que ce soit au niveau de la vitesse d’exécution ou des passes. Nous avons trouvé plus la profondeur et produit plus de phases construites avec, notamment, Mama et Ali qui ont pu s’exprimer à merveille."
K.B. : "À la pause, j’avais demandé à mes joueurs de jouer un peu plus haut, il fallait que l’on se libère. Ce sont surtout les joueurs qui se sont pris en mains et qui ont eu envie de faire une meilleure deuxième période pour l’emporter après ces deux semaines d’interruption."
Et si, pour reprendre les commentaires de Guillaume Gillet, les Zèbres ont eu plus de profondeur dans leur jeu, ils en ont aussi sur le banc puisque lui-même et Shamar Nicholson ont été impliqués à la confection et finalisation du troisième but. Le football actuel est de plus en plus compétitif et demande une concurrence accrue : les titulaires d’aujourd’hui peuvent être appelés à devenir les suppléants de demain et vice-versa. Dans ce principe immuable pour une formation digne à jouer les premiers rôles, la mentalité est un fier atout, si pas celui qui dicte les règles essentielles à appliquer en toutes circonstances, fussent-elles un peu moins agréables…
G.G. : "Même si je ne suis entré que pour quelques minutes, je me suis senti aussi à l’aise qu’en début de saison. Je prends cela avec beaucoup de plaisir, d’autant plus quand l’équipe gagne. Le coach m’explique toujours ses choix, il est très franc avec moi et cela me permet de relativiser. Je sais très bien qu’en football, il y a beaucoup de choses qui se passent et j’aurai encore beaucoup de temps de jeu cette saison."
Dans le même ordre d’idées, les motivations de Shamar Nicholson sont toujours intactes comme lui-même n’a pas manqué de nous le souligner : "Le fait de ne pas être titulaire me permet d’analyser ce que je peux apporter et prouver, dans la façon de bouger et en situation offensive. C’est très important pour moi. En chaque position, il y a un challenge à relever. Aussi bien pour ceux qui sont sur le terrain que sur le banc où notre rôle est de pousser nos coéquipiers. Et quand il y a autant de concurrence, c’est à nous de compliquer les choix du coach. Lorsque je monte sur le terrain, je n’ai qu’un objectif, celui de faire la différence, de créer une opportunité offensive et de marquer. C’est ce que j’ai réussi à faire face au Cercle."