Bienvenue chez toi, Jean-Jacques Cloquet ( partie 2)

7 mars 2011

Tu es toujours le plus jeune joueur à avoir disputé une Finale de Coupe de Belgique ?

-« Oui, c’est extraordinaire (rires).
C’est Philippe Dewitte qui me l’a appris, il y a quelques années.
La saison passée, j’ai cru que ce record tomberait avec Lukaku mais Anderlecht n’a pas joué la Finale.
A l’époque, le football n’était pas aussi médiatisé qu’à l’heure actuelle.
C’est seulement maintenant que je prends conscience d’avoir vécu un événement extraordinaire.
En 1978, j’étais trop jeune.
Nous étions en car sur l’autoroute, on dépassait des tas de voitures avec des drapeaux.
Malheureusement, le Sporting a manqué de professionnalisme pour cette occasion.
Nous aurions du faire une mise au vert, nous étions aussi fort que Beveren mais ça c’est joué sur des détails. »

Tu as quitté le Sporting pour rejoindre La Louvière en division 3 ?

-« Oui, mais quand j’ai signé chez les Loups, il leur restait un match à jouer contre le Wallonia Namur, quasiment dernier, et un point suffisait pour monter en division 2.
Donc, je pensais vraiment rester en D2, d’ailleurs La Louvière construisait une équipe pour l’antichambre de l’élite.
Il y avait Van Poucke, Royet, Minsart, c’était une équipe assez forte.
Mais finalement, ils n’ont pas pris ce point et moi, qui pensais rester en D2, je me retrouve en D3.
J’ai, tout de même, passé deux belles saisons dans le Centre mais je savais déjà que ne m’accrocherais pas à ma carrière de footballeur.
Ce transfert signifiait le début de ma nouvelle vie professionnelle et je n’ai jamais regretté mon choix. »

Malgré tout, tu n’es jamais resté loin de la maison zébrée.

-« En effet, dans les années 90, j’ai eu le plaisir d’entraîner pendant deux ans les scolaires nationaux dans lesquels se trouvaient Roch Gérard, Olivier Suray, Régis Genaux.
Plus tard, j’ai, également, fait le choix de revenir pour assister la direction avec d’autres chefs d’entreprise et essayer de trouver des idées pour développer les activités commerciales du Sporting.
C’était du bénévolat, tout comme actuellement je suis Président de l’Hippodrome de Wallonie à Ghlin.
C’est un mandat non-rémunéré mais je suis toujours content d’aider des projets régionaux.
J’ai même occupé une fonction de directeur commercial mais nos chemins se sont séparés sans heurts car nos visions d’avenir étaient différentes.
Et après, Mogi et Mehdi sont arrivés et ont fait un travail extraordinaire.»

Quel est ton regard sur la saison actuelle ?

-« C’est malheureusement une mauvaise saison.
Je pense que le choix de l’entraîneur a influencé tout ce qui a suivi.
Cela ne pouvait pas fonctionner.
Le président a accepté difficilement la proposition de son neveu Mogi.
Ce sont des gens passionnés et travailleurs, c’est clair qu’au premier grain de sable, c’était l’explosion.
Cela ressemblait à un couple qui se reforme pour faire plaisir aux enfants, ça ne peut jamais fonctionner.
Dés le départ, il y avait une épée de Damoclès en permanence au-dessus de la tête de Jacky Mathyssen.
Je pense que, psychologiquement, vis-à-vis des supporters, ce n’était pas une erreur de réengager l’entraîneur qu’ils aimaient.
Mais il fallait le faire à 100%, sans arrière pensée et avec l’idée de reconstruire tout doucement. »
Aurais-tu un message pour les supporters du Sporting de Charleroi ?

-« Je pense que dans la vie, il faut rester fidèle à son club, à ses couleurs.
Cela ne veut pas dire que l’on doit être en phase avec toutes les décisions prises.
Je suis comme eux, je ne suis pas d’accord avec tout, mais je reste Zèbre envers et contre tout !!!
Je pense que tous nos supporters sont merveilleux mais malheureux devant la situation actuelle de notre club.
Nous avons des vrais supporters, je me souviens que des gens pleuraient quand nous sommes descendus, il y avait une vraie tristesse que j’espère ne pas revoir à la fin de cette saison.
Il faut qu’à chaque niveau du club, de la direction aux supporters en passant par les joueurs et tous ceux qui les entourent, nous fassions bloc et preuve de solidarité.
Que les supporters encouragent et qu’avec leurs messages, ils portent nos joueurs vers des jours meilleurs. »

Questionnaire de Proust à Cloquet

Si tu étais un animal ? Un lion

Si tu étais un des quatre éléments fondamentaux ? L’eau

Si tu étais un continent, un pays ou une ville ? L’Australie

Si tu étais un sport ? Le football

Si tu étais une légende sportive ? Eddy Merckx

Si tu étais un événement sportif ? La Coupe du Monde

Si tu étais un artiste ? Robbie Williams

Si tu étais un écrivain ? Jean-Jacques Rousseau

Si tu étais un homme historique ? Dwight Eisenhower

Si tu étais un événement historique ? Le débarquement de Normandie

Si tu étais un film, une série TV, un réalisateur ?
Brave Heart avec Mel Gibson, c’est le plus beau combat.
Désespéré mais jusqu’au bout.

Si tu étais un personnage de dessin animé, de BD, ou de fiction ? Largo Winch ou Thorgal

Si tu étais un des 7 péchés capitaux ? La gourmandise, c’est une catastrophe.

Si tu étais une erreur de ta vie ? Ne pas avoir passé suffisamment de temps avec mon père.

Si tu étais une odeur de jeunesse ?
J’ai toujours adoré le parfum d’une amie de ma mère, Rive Gauche d’Yves Saint Laurent.
J’aime aussi l’odeur du muguet et du freesia qui est la fleur préférée de ma femme.

Si tu étais une femme ? Isabelle Adjani, dont j’ai refusé le film à l’Aéroport de Charleroi, mais je n’avais pas le choix.

Si tu étais une pièce de la maison ? L’endroit le plus cocoon, un salon feutré.

Si tu étais une heure de la journée ? Je suis quelqu’un du matin, donc je suis souvent levé entre 4 et 5h.

Si tu étais une autre époque ? Les années 50, c’était la reconstruction avec l’Espoir.

Si tu étais un vœu ? Que tous les enfants soient heureux.

Si tu étais une devise, une citation ? Carpe Diem

Ce que tu apprécies le plus chez tes amis ? La sincérité, l’honnêteté, la fidélité en amitié.

Ce que tu aurais aimé être ? Un metteur en scène.

Ton mot ou son préféré ? Amour

Le mot ou son que tu détestes ? Vengeance

Ce que tu as réussi de mieux dans ta vie? Mes enfants.

Comment aimerais-tu mourir ? Vite, vite et bien (rires).

Si Dieu existe, qu’aimerais-tu, après ta mort, l’entendre te dire ? Tu as fait du bon boulot, tu as fait de ton mieux sans faire trop de conneries.

État présent de ton esprit à la fin de cette interview ?
Je suis très heureux d’avoir pu me replonger dans ces superbes souvenirs.
Je remercie le Sporting et la Webteam d’avoir permis cela.

La soirée s’est terminée en apothéose avec la victoire de nos zèbres, 2-0 face au GBA.
Dés lors, il n’y a aucune raison que cesse la superstition de l’invité qui porte chance.
A titre d’information, ce samedi, contre le Standard, nous recevrons ? Le Gardien de but du Siècle ?, Monsieur Daniel Mathy.
Les photos de la soirée Jean-Jacques Cloquet sont dans la rubrique multimédia de www.rcsc.be