Bienvenue chez toi, Jean-Jacques Cloquet 1ère partie

4 mars 2011

La veille de notre rencontre, il a obtenu méritoirement la reconnaissance de son excellent travail à la tête de l’aéroport de Charleroi ( Brussels South Charleroi Airport ) en étant élu ? Carolo de l’année 2010 ?.

Une fois n’est pas coutume, c’est notre invité qui nous reçoit à sa table dressée dans la loge présidentielle.

En effet, c’est avec un fidèle parmi les fidèles que nous avons l’honneur de passer la soirée.

Jean-Jacques, à quel âge as-tu commencé ta carrière au Sporting de Charleroi.

-« C’était en 1976, j’avais quinze ans et je suis venu du FC Nalinnes pour effectuer ma deuxième année chez les scolaires.

Monsieur Antonneau était directeur technique et avait fait le nécessaire pour que je passe quelques tests au Sporting, donc après les tournois de fin de saison j’ai signé ma carte d’affiliation.

A l’époque c’était Félix Week entraîneur de l’équipe première et Jacky Beurlet directeur de l’école des jeunes. »

Tout comme ton ami Philippe Migeot, tu as réussi à mener de front et avec succès une carrière de footballeur et des études universitaires.

Quelle était ta méthode ?

-« C’était un travail fait de rigueur au niveau discipline et organitionnel, ce qui m’aide encore aujourd’hui.

En me consacrant à deux activités aussi intenses, je savais qu’il n’y avait pas de place pour d’autres choses, à part de temps en temps une petite sortie avec des copains universitaires.

Il faut gérer son temps, j’ai la chance d’être quelqu’un qui ne dort pas beaucoup et cela m’a aidé.

Et j’ai également eu la grande chance de partager cette expérience avec Philippe Migeot, celui que j’appelle mon demi-frère de cœur.

Depuis l’âge de seize ans, nous avons suivi un chemin parallèle, nous avons été ensemble à l’université, nous faisions également les trajets ensemble, tout était un peu plus facile à deux.

Je pense qu’aujourd’hui les exigences données aux joueurs professionnels ne permettraient plus de telles carrières, alors qu’à mon avis, cela ne serait pas incompatible pour faire une grande équipe.

En fait, le pognon est arrivé et nous donnons une mauvaise image aux jeunes.

Il y a de moins en moins d’esprit d’équipe, c’est devenu chacun pour soi.

Mon manager, c’était mon père, aujourd’hui les jeunes viennent avec un manager et un avocat, c’est devenu le foot-business.

Mais il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus, c’est un grand danger.

En Belgique, contrairement à la France, on n’encadre pas suffisamment les jeunes footballeurs.

Il faut savoir qu’un joueur est un ambassadeur de son club et doit avoir un minimum d’éducation afin de répondre correctement aux interviews, savoir gérer son stress.

Malheureusement, je pense que toute cette formation est oubliée, mis à part dans certains grands clubs, et c’est une erreur.

Une carrière peut être vite terminée et que leur restera-t-ils s’ils ont tout basé uniquement sur leur talent de footballeur.

J’ai du arrêter ma carrière à cause d’une blessure à l’âge de 26 ans.

Ce fut moralement très dur mais mon épanouissement professionnel m’a permis de passer le cap.

Mais que peut-on dire de tous ces joueurs qui se retrouvent sur le carreau sans avoir été préparé à cela. »

A part Philippe, avec quel joueur avais-tu le plus d’affinité ?

– « Je suis quelqu’un qui adore le côté humain des choses et évidemment, Philippe est mon numéro 1.

J’aimais partager des moments avec des garçons comme Peter Harrisson, Kevin Pugh, Charly Jacobs, Eric Van Lessen, Bobby Bohmer qui m’avait accueilli les bras ouvert comme un parrain, Daniel Mathy, Salvatore Curaba entre autres.

J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à côtoyer ces grands joueurs mais, malheureusement, je n’ai plus de contacts avec eux. »

Tu as vécu l’éclosion d’Alex Czerniatinski ?

– « Oh oui, Alex c’est comme Philippe !

Tout gamin nous étions voisins, nous jouions dans les ?pachis? en face de nos maisons.

Il a eu une carrière extraordinaire, j’ai toujours été très fier de lui.

C’était un joueur qui avait beaucoup de qualité.

Nous étions tous les trois en Junior UEFA, Philippe avait une intelligence remarquable dans l’entrejeu et Alex était le finisseur, efficace, toujours à la bonne place et moi, je fermais la porte derrière.

Nous étions complémentaires.

Alex est un grand Monsieur du football, c’est un vrai clubman.

Pour preuve, ce qu’il a fait en tant que coach au FC Malines, la façon dont il a géré la situation catastrophique dans laquelle se trouvait le club.

Et eux, ils l’ont lâché d’une manière inacceptable alors que c’est un gars fidèle, qui ne trompe pas ses interlocuteurs.

Je souhaite sincèrement, qu’un jour, Alex devienne entraîneur du Sporting de Charleroi.

Alex fait partie intégrante des personnes très importantes dans ma vie. »