À l’ancienne : Claude Surin

12 décembre 2017

 

 

"J’ai joué 4 ans au Sporting. Je suis arrivé à l’âge de 23 ans, en 1969. L’année où le Sporting venait de terminer vice-champion, 4 mois après avoir terminé mon service militaire, comme sous-officier, aux paras-commandos.
Personnellement, je venais de fêter le titre avec Bas-Oha, où je n’ai évolué qu’une saison, en 1ere provinciale liégeoise. J’y avais marqué une trentaine de buts. Avant cela, j’avais joué 4 ans en Division 3 avec l’Entente Jamboise, où j’inscrivais 15-20 buts par saison. J’y étais arrivé à l’âge de 18 ans en provenance de Wallonia Namur où j’avais débuté en équipe première à l’âge de 16 ans et où j’avais inscrit 60 buts en 2 ans.
À 18 ans, plusieurs équipes de D1 dont le Standard, le RFC Liège et l’ancien Racing White voulaient absolument me transférer, mais mon papa voulait que je termine mes études à l’école normale de Malonne. Avec le recul,il avait tout à fait raison. C’est ainsi que je fus transféré à Jambes, mais j’avais toujours en moi la volonté de jouer un jour en D1. C’est pourquoi je suis reconnaissant au Sporting de m’avoir permis de réaliser ce rève.
J’ai quitté le Sporting, à regrets, en 1973, pour Andenne où nous fumes champions en promotion, dès la 1ere année. 2 ans plus tard, nous terminions à un point de la montée en D2, juste derrière Eupen.
Laisser Charleroi m’attristait, mais les conditions financières étaient meilleures à Andenne. De plus, le club m’offrait un emploi, en rapport avec mes études.

Du Sporting, je ne garde que de bons souvenirs. Tout d’abord, le fait de m’avoir donné la chance de jouer en D1, a l’âge de 23 ans et, également, de m avoir toujours soutenu, malgré une rupture des ligaments du genou gauche, la 2ème année. 
Mon plus beau moment est une victoire contre le Bayern de Munich, au tournoi de La Corogne, alors que je venais d’arriver. À cette époque, le Bayern alignait des joueurs tels Sepp Maier, Franz Beckenbauer, Gerd Muller….
Un autre bon moment fut ma seconde place au ballon d’or, lors de ma première saison. Les supporters remettaient leurs votes à l’issue des matches. Cette année-là, c’est Georget Bertoncello qui fut le lauréat. De mon côté, j’avais seulement joué 19 matches sur 30.

 

Tosini, Spronck, Collart, Colasse, Spaute, Termolle, Verbist, Bissot, Boulet, Surin et Pintaric, en 1970.

 

 Mon plus grand regret est ma rupture des ligaments croisés, au début de ma 2eme année au Sporting.J’ai été très bien opéré par le professeur Cabot, à Barcelone, mais la rééducation fut tout à fait médiocre et provoqua la colère de Mr Cabot, lors d’une visite de contrôle.
Actuellement, une telle opération permet de rejouer après 6 mois. Dans mon cas, cela prit 18 mois, avant de pouvoir récupérer à 90%.
Un autre regret est, qu’à l’heure actuelle, les joueurs peuvent se consacrer à 100% au football. Alors qu’à l’époque, les entrainements se déroulaient après une journée de travail, sans compter les trajets sur les routes, de meilleurs soins, la diététique, de meilleurs terrains, une assurance-pension, de meileurs ballons, une meilleure rémunération. C’est paradoxal, car à l’époque, le stade du Sporting affichait une meilleure assistance.

Je devais passer un test, avec plusieurs joueurs étrangers, contre l’UR Namur. Ce jour-là, j’arrive avec mon sac, mais l’entraîneur, M. Sobotka, avait oublié que je devais passer ce test. Devant ma déception et mon insistance, il me dit qu’il me fera jouer la 2ème mi-temps. Finalement, je fus le seul à convaincre le staff du Sporting. Le soir même, les dirigeants passaient chez moi pour me faire signer. Merci au Sporting et à MM. Colson et Sobotka. Lors de mon opération à Barcelone, M.Sobotka est venu 4 fois à la clinique pour me remonter le moral. À l’époque, il entraînait l’Espanyol de Barcelone, après avoir quitté le Sporting et avoir été remplacé par M. Aurednik, un parfait incapable qui précipita le Sporting en D2.

 

Claude Surin, en 1974, sous le maillot d’Andenne

 

Nous nous étions déplacés à l’aéroport, pour l’accueillir notre nouveau coach, l’Autrichien Lukas Aurednik, accompagnés de nos dirigeants.
Nous serrons la main du nouveau coach et après les présentations, Bertoncello, qui n’avait pas sa langue en poche, déclare alors "C’est qui celui-là? Le porteur de valises?" provoquant le rire des joueurs. Il n’avait pas tort, car 4 mois plus tard, M. Aurednik était remercié.

Voir le Sporting jouer les premiers rôles me fait plaisir au plus haut point. Avant j’assistais à tous les matches, en compagnie de mon ami René Delchambre et nous faisions partie de l’amicale des anciens. Malheureusement, la santé de René s’étant dégradée, nous ne faisons plus le déplacement.
Cependant, nous ne manquons aucun match, que nous regardons dans un établissement d’Andenne. Je suis super-heureux de la progression du club ainsi que du mental qui anime les joueurs et le staff. Avec de petits moyens, ils parviennent à faire des résultats inespérés. 

Aujourd’hui, je suis pensionné mais je continue à faire du sport, car j’adore cela (fitness,vélo,marche).
J’ai d’ailleurs joué avec les vétérans du Sporting jusqu’à l’age de 56 ans. J’ai gardé le contact avec d’anciens joueurs tels René Delchambre, André Sumera, René Huttmacher, Pol Prévot, Kévin Pugh, Bobby Boehmer, Henri Majchrowski…."

 


Le noyau 69-70
Ranwez, Kolp, Tison, Mayaula, Depris, B. Bertrand, Denolf, J. Bertrand, Majchrowski, Verbist, Sumera, Tosini, Van Schoonbeek, Malvaux, Sobotka.
Spaute, Pintaric, Surin, Spaute, Colasse, Termolle, Collard, Bertoncello, Boulet, Vandenbosch, Bissot.