Quand il est venu s’exprimer sur le match qu’il venait de vivre, Karim Belhocine a prononcé une phrase avec des mots simples mais tellement significatifs. Quelques mots qui résument et traduisent parfaitement un sentiment d’une logique implacable : "Actuellement, nous sommes à la mi-temps de notre accession aux poules de l’Europa League."
Avant la confrontation face au Partizan, les Zèbres avaient bien évidemment appris le net succès du Lech Poznan (0-5) sur l’Appolon Limassol. Mais cette information était reléguée au dernier plan de leurs préoccupations, à l’instar de Steeven Willems : "Nous avions été informés de la victoire du Lech Poznan mais nous étions uniquement focalisés sur le Partizan car c’était le match qui comptait le plus."
Pour Dorian Dessoleil, il n’y avait pas lieu d’aborder cette joute européenne sous un autre angle : "On était très concentrés, comme s’il s’agissait d’un match de championnat. Pendant le match, nous n’avions qu’une envie, celle de gagner."
Les Zèbres ont pris le début de la rencontre à leur compte en concrétisant la première réelle opportunité qui s’offrait à eux.
Karim Belhocine : "Je trouve que nous sommes bien rentrés dans le match et que nous nous sommes montrés dangereux dans les duels. Nous avons réussi à ouvrir le score rapidement et à bien gérer notre avantage jusqu’au repos."
On imagine très aisément l’émotion mais aussi – n’ayons pas peur des mots – la rage qui ont habité Dorian Dessoleil en l’espace de quelques secondes lorsqu’il a propulsé le cuir au fond des filets de Stojkovic, tout en soulignant une solidarité collective qui devient, assurément, la marque de fabrique du noyau carolo : "Je suis très heureux d’avoir inscrit ce but – pour mon premier match en Coupe d’Europe – mais je suis tout autant satisfait de l’état d’esprit de toute l’équipe."
Il ne fallait pas croire pour autant que les Serbes allaient courber l’échine. C’était mal les connaître si vous en aviez effleuré l’idée.
Steeven Willems : "On savait que nos adversaires avaient des armes, sur le plan offensif, avec des joueurs qui jouent juste et bien dans les intervalles. Et ils étaient bien en place, défensivement."
La donne a changé en seconde période et l’apparition de Soumah a sensiblement eu un impact sur les desseins tactiques de la phalange carolo. La remarque énoncée dans notre "échauffement" d’avant-match n’était pas seulement un doute. Celui-ci s’est mué en une certitude amère au moment de l’égalisation du guinéen.
Karim Belhocine : "Nos adversaires sont revenus sur la pelouse avec de meilleures intentions et le changement tactique apporté par l’entraîneur serbe, avec la montée au jeu de Soumah, nous a fait mal et leur a procuré des temps forts."
Dorian Dessoleil : "Son explosivité et le fait qu’il évoluait très bien entre les lignes nous ont compliqué la tâche. Les joueurs du Partizan ont commencé à gagner les seconds ballons et étaient plus présents dans les duels."
Si les Zèbres vécurent des moments délicats après le but de Soumah, ils ne furent pas soumis pour autant. Bien au contraire, ils étaient plus fringants au fur et à mesure que le temps s’écoulait.
Karim Belhocine : "Il y a eu ce fantastique coup franc de Kaveh Rezaei qui nous a permis, à nouveau, de mener à la marque. Nous avons ensuite trouvé les ressources nécessaires pour bien gérer la fin de match et aller chercher cette qualification."
Dorian Dessoleil : "On a su rebondir et accélérer les échanges. On a tous montré qu’on avait envie de jouer et de gagner, on a progressivement mis plus le pied sur le ballon et eux ont eu moins d’intensité."
Steeven Willems : "On a su reprendre le dessus sur le jeu après l’égalisation. Nous avons eu une réaction positive et ce match constituera une bonne expérience pour chacun d’entre nous."
Et si pour le coach carolo, le fait d’avoir procédé à des remplacements tardifs "était la meilleure chose à faire", il ne tarda pas, par contre, à faire sortir son attaquant iranien : "Kaveh éprouvait une gêne à la cuisse. J’ai alors préféré le remplacer plutôt que de prendre un trop gros risque de le laisser au jeu et qu’ensuite, on en soit privé pendant des semaines."
S’il était déjà "focus" sur le déplacement à Mouscron, Karim Belhocine portait déjà néanmoins un peu plus loin son regard sur la perspective d’en découdre avec le Lech Poznan, pour en caresser ensuite, du bout des lèvres, la plus belle des issues : "On écrira seulement l’Histoire du Sporting de Charleroi que lorsqu’on se qualifiera la semaine prochaine, contre le Lech Poznan. Si vous pouviez voir ce qui se passe dans les vestiaires, vous comprendriez encore mieux pourquoi les garçons méritent de vivre cette aventure…"