L’arrivée de Peter Kerremans au Sporting de Charleroi coïncide avec le premier passage de Robert Waseige à l’aube de la saison 1992-1993. Après cinq années passées au Beerschot et un exode furtif à l’Hapoël Tel-Aviv, le gardien anversois se lance un nouveau défi chez les Zèbres. Ce sera aussi son dernier. Et alors qu’il venait dans l’espoir de s’installer durablement entre les perches, il doit malheureusement déjà déchanter le 11 septembre 1992, lors de la sixième journée, lorsqu’il est contraint et forcé de céder sa place à David Baestlé, à la 58’. S’ensuit une longue période de rééducation durant laquelle la concurrence se fera plus rude encore, avec l’embauche d’un très talentueux gardien hongrois, Istvan Gulyas. Peter Kerremans ronge son frein jusqu’à un bref retour à Lokeren, le 19 mars 1993, Gulyas étant à nouveau titulaire lors du match suivant, face au FC Malines. Peter sera plus sollicité au cours du championnat 93-94 avec 24 apparitions tout en connaissant, malgré tout, une nouvelle période de disette entre le 12 décembre 1993 et le 19 mars 1994… S’il escomptait un meilleur rendement sous les couleurs zébrées, Peter Kerremans n’en est pas plus amer devant ces coups du sort : il est revenu encore beaucoup plus enthousiaste et plus fort, avec la même envie, des traits de caractère qui lui sont propres et qu’il s’est efforcé de mettre en exergue tout au long de sa carrière…
– Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, pouvez-vous vous présenter brièvement et retracer votre parcours ? –
"J’ai fait mes classes de jeunes au FC Boom. À 17, ans je suis devenu titulaire, en division 2. J’y ai joué deux ans, avant mon transfert à Seraing, qui jouait aussi en division 2, en 81-82. Lors de ma première saison, nous avons été champions, en battant, au dernier match le Beerschot, qui avait 1 point de plus que nous ( 0-1). J’ai joué 5 saisons à Seraing avant mon transfert au Beerschot. Là, aussi, je suis resté aussi cinq années, avant de partir au Hapoel Tel Aviv, en Israël. Après cela, je suis arrivé à Charleroi. Avec le Sporting, nous avons terminé la saison 93-94 à la quatrième place et disputé une coupe d’Europe. Malheureusement pour moi, après mon dernier match de la saison, je fais un très grave accident en rentrant chez moi, à Liège. C’est la fin de ma carrière…. "
– Quel est votre meilleur et votre plus mauvais souvenir ?
"Mon meilleur souvenir reste la montée avec Seraing. Le plus mauvais est la descente avec le Beerschot, durant ma dernière saison là-bas."
– Durant votre carrière, y a-t-il des joueurs et des entraîneurs qui vous ont marqué (équipiers ou adversaires) ?
"Simon Tahamata au Beerschot et Robert Waseige au Sporting."
– Si vous deviez définir le Sporting de Charleroi en quelques mots, quels seraient-ils ?
"J’y ai joué à l’époque Spaute-Colson. Un club très familial, avec un magnifique groupe de joueurs (Zetterberg, Suray, Brogno, Van Meir, etc.) et avec un merveilleux public."
– Quel souvenir garderez-vous de votre passage, au Sporting ?
"Lors de ma dernière saison, nous avons obtenu une place européenne, ça faisait 25 ans que le Sporting attendait cela."
– Un match que vous n’oublierez jamais ?
"Le match pour la montée avec Seraing, au Beerschot ."
– Une anecdote, un souvenir que vous garderez, à jamais, en mémoire ?
"Je garde un souvenir énorme de Robert Waseige, notre entraîneur au Sporting, à mon époque. "
– Avez-vous gardé des contacts avec d’autres joueurs ou entraîneurs ?
"Ils sont trop nombreux pour les citer. Mais c’est devenu des rencontres fortuites."
– Toutes générations confondues, si vous ne deviez nommer qu’un zèbre, qui serait-ce ?
"Dante Brogno."
– Le Sporting a toujours eu des supporters chaleureux. Vous qui étiez apprécié du public, quels étaient vos rapports avec eux ?
" C’est une fierté d’avoir représenté ce club, devant ce public."
– En 1992, face à Boom, vous avez vécu une rencontre rocambolesque, avec un score final de 7-4. La saison suivante, face à Liège, la rencontre se termine sur le score de 6-4. Des résulats surprenants….
"Nous jouions dans le but de marquer plus que l’adversaire. Cependant, Robert Waseige n’était pas trop satisfait de mes prestations, après ces 2 matches."
Relax en 1992
Huel, Waseige, Gerard, Affo, Suray, Rasquin, Van Meir, Casto, Jacquemart, Mommens, Janevski.
Silvagni, Vavadio, Wuyts, Kerremans, Brogno, Baetslé, Moury, Zetterberg, Bertinchamps.
– Un triste accident mettra un terme à votre carrière. Moralement, ce ne devait pas être facile à vivre….
"J’avais 34 ans à cette époque, une carrière derrière moi, avec plus de 320 matches en D1, une centaine en D2 et une année en D1 à l’étranger. On peut appeler ça une belle petite carrière. Donc, pas de regrets. "
– Le football évolue. Quel est votre avis sur cela ?
"Le foot devient de plus en plus professionnel. Vivre comme nous le faisions, à notre époque, n’est plus possible."
– Suivez-vous, toujours le Sporting et venez-vous au stade ?
"Je ne viens plus au stade. Mais je suis les résultats avec beaucoup d’intérêt."
– Dans le groupe actuel, quels sont les joueurs qui vous plaisent, qui se démarquent ?
"Ne citer qu’un seul joueur serait injuste pour tous les autres. Quelle saison !"
– Aujourd’hui, que devenez-vous ?
"Je présente des jeunes joueurs aux clubs. Suite à la crise du Coronavirus, je suis à la recherche d’un job."
-Noyau 92-93
Dal Mut, Silvagni, O. Suray, Affo, Van Meir, Malbasa, Janevski.
Sustendael, Mertens, Marciniak, Moury, Rasquin, Brogno, Mommens, Bertinchamps, X.
Kerremans, Zetterberg, Gerard, Jacquemart, Waseige, Wuyts, Vavadio, Casto, Baetslé.