F. Mazzù : « Essayer que les joueurs pensent la même chose. »

1 mars 2019

"Ce n’est pas parce qu’il y a 21 joueurs dans la sélection qu’il y a une incertitude. Tout simplement, on a préparé le match d’une manière un peu différente, où je n’ai pas spécialement donné de pistes quant à la composition. D’habitude, la veille de match, il y a une direction qui se dessine, par rapport à la composition de l’équipe. Ici, je préfère garder – si pas la surprise –, plutôt la concurrence et l’éveil de tous les joueurs.

On réussit à produire de bonnes choses entre les deux rectangles. On a eu 25 premières minutes de très bon niveau, à St-Trond, durant la seconde mi-temps. Malheureusement, on n’arrive pas à conclure, on se crée des situations énormes que l’on ne parvient pas à finir. Après le 1-0 que l’on prend de manière catastrophique, on a l’occasion de revenir à 1-1 à deux reprises… On doit être beaucoup plus performant dans les deux rectangles. Le fait de mettre en évidence les erreurs grossières commises sur les trois buts, ça a été un point très important. Il faut continuer à travailler et corriger ces manquements que l’on a eus pendant ce match.

Directement, le groupe a été conscient que l’on n’a pas été comme on devait l’être, dans les deux surfaces. Aujourd’hui, c’est cela, la priorité dans le football. La réaction, elle est venue d’elle-même. Mentalement, j’ai appuyé plus sur ce qui n’a pas été que sur le positif, même s’il y a eu du positif.

Je n’ai pas envie de dire que j’ai insisté sur le négatif, j’ai plutôt mis l’accent sur ce qui n’a pas été, sur la correction, surtout. Je n’aime pas utiliser le mot "négatif", j’ai surtout essayé de corriger des choses dans l’organisation – qu’on faisait bien, qu’on a toujours bien faites – et c’est surtout sur cet aspect-là que la discussion a eu lieu. Il faut essayer que tous les joueurs réfléchissent de la même manière. Je pense que c’est cela, pendant le match à St-Trond, qui n’a pas fonctionné, c’est que l’on reprenne des lignes directrices et que, en fonction des situations, des points de repère, les joueurs pensent la même chose, au même moment.

Cela fait déjà quelques semaines qu’on le dit; demain, c’est le match de la dernière chance. Actuellement, on est dans une situation que, si l’on gagne, ce n’est pas entre nos mains. Tout d’abord, il y a l’honneur, ensuite, c’est le fait de continuer à y croire, à rêver parce qu’en football, tout peut se passer. Il y a nos matches à domicile, devant nos supporters, que ce soit contre n’importe quel adversaire, on se doit d’être présents et de faire de grosses prestations.

Je ne sais pas si Genk a joué un certain rôle dans l’histoire récente de Charleroi. Il est exact qu’ils nous ont barré la route à plusieurs reprises, que ce soit lors de cette finale pour la qualification européenne ou en Coupe de Belgique. Ils ont été présents, malheureusement, à chaque fois, contre nous. J’espère que, ce samedi, on parviendra à inverser la tendance. Genk a le noyau le plus qualitatif et le plus quantitatif de la D1A. Genk fonctionne bien parce que c’est une équipe qui a un très gros équilibre dans les trois lignes de jeu. Elle possède des défenseurs centraux avec de la taille et de la vitesse, des médians qui sont très créatifs, très intelligents et qui savent donner de bons ballons à des offensifs qui ont de la vitesse, qui peuvent aller dans les espaces et qui savent jouer avec le ballon dans les pieds. De ces profils-là, ils en ont sur le terrain et ils en ont aussi sur le banc. À partir du moment où ils ont construit leur noyau comme tel, ce qui leur arrive est tout à fait normal et plausible.

S’ils connaissent une période un peu plus compliquée en termes de résultats, mis à part le match contre Bruges où ils ont changé de dispositif, et, certainement, des périodes de match, en Europa League, contre le Slavia Prague, où ils n’ont pas eu cette dominance qu’ils ont d’habitude, ils n’ont rien changé, leur jeu est toujours le même, si ce n’est que, durant leur dernier match face à l’Antwerp, ils ont eu tellement de situations offensives, qu’il est dommage, pour eux, d’avoir terminé sur un 0-0. J’aurais dit la même chose de mon équipe. Dans le contenu, Genk a été bon; la seule différence, c’est qu’ils n’ont pas réussi à mettre un but au fond. Pour ma part, ils ne traversent pas un moment plus difficile. Il y a des moments, avec des hauts, où tout fonctionne, le contenu, le marquoir, … Et puis, il y a des moments où il n’y a qu’un des deux paramètres qui fonctionne. C’est le cas du contenu et moins, du marquoir. Mais cela n’empêche que Genk reste toujours cette belle équipe qu’elle est, depuis le début de la saison.

Il est sûr que si mon bloc défensif preste comme il a presté à St-Trond, à certains moments, on va être à nouveau en très grosse difficulté. Le tout, c’est de retrouver cette cohérence entre les joueurs, entre les lignes et de bien défendre, comme on le faisait dans le passé, et de profiter des espaces qu’ils vont laisser, parce que Genk est une équipe très conquérante, qui vient sur les côtés – que ce soit avec les flancs ou les arrières latéraux – et qui sort très, très haut avec leur triangle médian, puisque c’est un triangle très créatif, qui joue au foot."