Mehdi Bayat : « Faire grandir le Sporting »

8 mars 2018

« Le premier point que j’aimerais soulever, c’est celui du bilan chiffré à proximité de la fin de la phase classique, puisqu’il ne reste qu’une journée. Les premiers éléments qui me semblent extrêmement importants sont ceux liés à nos résultats. Nous avons 51 points, 13 victoires et nous sommes la 3ème meilleure équipe classée du championnat puisque, mis à part Bruges et Anderlecht, personne ne fait mieux. Nous n’avons que 4 défaites à notre passif, nous sommes donc la 2ème équipe à faire mieux après Bruges. Nous avons 46 buts marqués, ce qui nous octroie une 3ème position juste derrière Bruges et Anderlecht. Nous n’avons que 28 buts encaissés et nous sommes la deuxième meilleure défense derrière La Gantoise avec 26 buts. Enfin, nous avons un goal average de + 18 buts, ce qui nous procure également une deuxième place derrière le FC Bruges qui a un goal average de + 34 buts.

Je pense qu’il était important de le rappeler puisque mon but était de faire un bilan de la situation du Sporting de Charleroi avant la dernière journée de la phase classique et je ne peux qu’être satisfait de ces différents résultats chiffrés. Ceux-ci démontrent que si le Sporting de Charleroi est là où il est, il ne le doit pas au hasard. La question que tout le monde se pose est de savoir si nous devons être satisfaits étant donné que sur les six dernières journées, nous n’avons pris que 6 points – ce qui implique une remise en question – en n’ayant pas marqué beaucoup de buts mais en n’en ayant pas encaissé beaucoup non plus.

Au moment de l’écriture du projet 3-6-9 et de la vision que l’on avait à moyen et long terme, il y avait un élément très important pour ma part, c’était celui de dire que si le Sporting veut un jour devenir un grand club, il devra assumer toutes les conséquences qui en sont liées, c’est-à-dire, un club qui, en début de saison, est capable de se fixer des objectifs et d’essayer de les atteindre. Celui de la Coupe de Belgique fut un échec mais il y a quand même beaucoup de réussites.

Petit à petit, le Sporting de Charleroi fait son chemin et même si ce bilan est déjà très satisfaisant, on aurait pu encore faire mieux. C’est une réalité, je l’assume et je l’accepte. Le Sporting est en train de grandir. On ne va pas se voiler la face, on ne va pas se contenter de dire que tous ces chiffres sont exceptionnels. Nous devons continuer à grandir et nous devons faire absolument en sorte que cette petite phase de « mou » se retransforme à nouveau en une belle aventure, avec un peu de folie, puisque j’ai entendu que c’est ce qui nous manquait actuellement, avec plus de réussite et de confiance – qui s’est un peu effritée au fil de ces derniers matches –, avec des rencontres qui seront plus passionnantes car j’ai hâte que les Play Off 1 commencent.

Lorsque l’on regarde les chiffres du Sporting de Charleroi par rapport aux autres équipes du Top 6, on constate que l’on est très bien classé. C’est de très bon augure pour la suite et je pense sincèrement que le schéma tactique – ou, en tout cas, la vision tactique du football de Felice Mazzù – correspond beaucoup plus aux équipes des Play Off 1 qu’aux formations contre lesquelles nous avons joué ces derniers temps. Nous avons joué des rencontres très compliquées, très difficiles, soit contre des équipes qui luttaient pour leur survie, soit contre celles qui avaient encore un enjeu – ce sera encore probablement le cas, ce prochain dimanche, contre Courtrai pour qui c’est un match très important – et c’est à nous, déjà, à préparer ces Play Off 1.

J’ai eu une conversation avec Felice Mazzù, comme je l’ai eue avec les joueurs précédemment. Vraisemblablement, mon discours envers les joueurs n’a pas eu l’effet escompté et l’électrochoc – qui s’était produit à chaque fois que mon passage auprès d’eux s’était avéré nécessaire – n’a, cette fois-ci, pas eu lieu puisqu’on n’a pas réussi à enchaîner sur une victoire.

Suite à ce très bon entretien, il résulte que Felice Mazzù est conscient de la situation du Sporting de Charleroi qui est celle d’un club qui grandit – peut-être même un peu trop vite – et que nous devons maintenant faire face à des situations nouvelles comme cette pression inhérente à cette 3ème place au classement.

Notre objectif avéré pour les Play Off 1 sera très clairement d’être européen. Nous sommes d’ailleurs en train de travailler au niveau des infrastructures du club afin que nous puissions recevoir un match de compétition européenne. Cela engage des budgets relativement conséquents et importants. Si nous ne sommes pas européens au terme des Play Off, ce sera une vraie déception pour nous.

Les objectifs ont été présentés à Felice et les joueurs savent que s’ils veulent atteindre une qualification européenne, c’est avant tout pour eux-mêmes. Si l’on fait le bilan, on n’a jamais rarement été aussi bien avec des ambitions, somme toute, qui restent relativement mesurées à la hauteur du travail que nous accomplissons au quotidien pour faire grandir le club – qui est aux portes du G 5 – mais aussi avec l’appétit grandissant de toutes les personnes qui entourent le quotidien du club, nos supporters et nos partenaires.

À propos du mercato d’hiver, celui-ci a été bien géré car il était primordial de garder intact un noyau qui avait fait ses preuves, chose qui a été faite. Je pense que l’on a été très clair sur la volonté de se séparer de Dodi Lukebakio. Nous avons pallié au poste d’arrière-droit – où nous avions pris un énorme risque de ne pas pourvoir au départ tardif de Clinton Mata à Genk – avec l’arrivée d’Anthony D’Aberto qui a joué ses premières minutes en championnat à Malines, qui a bien assumé ses responsabilités et qui s’est plutôt bien débrouillé en nous montrant que nous avions bien fait d’aller le chercher.

Au sujet de Willy Semedo, ce dernier s’est malheureusement blessé alors que sa visite médicale avait été très poussée. Ce n’est pas un joueur blessé qui est arrivé à Charleroi. Ce sont les aléas du métier. Je reste persuadé qu’il a les qualités pour nous apporter ce petit brin de folie et j’espère qu’il pourra le prouver pendant les PO 1.

En ce qui concerne Romain Grange, on savait qu’il allait passer par une phase d’adaptation. Au contraire de Benavente qui a dû attendre un an et demi afin d’éclore, il ne faudra que quelques mois pour que Romain trouve sa place et que Felice comprenne exactement quelle va être la meilleure manière de l’utiliser et de lui inculquer les valeurs avec lesquelles le Sporting de Charleroi fonctionne.

D’autre part, je suis déjà en train de travailler sur un tout nouveau projet qui, je l’espère, sera terminé d’ici la nouvelle saison. Il faut apporter quelque chose de nouveau, avec une petite mini révolution en interne qui va nous permettre de pouvoir retrouver ce souffle nécessaire à continuer à avancer, avec cette même lignée de résultats qui ne s’échelonneront non pas sur 4 ou 5 ans mais bien sur 10 ans, en allant chercher une nouvelle génération de supporters, avec cette vision de devenir un grand club et la perspective d’être à ce moment-là, après quelques années, le premier club Wallon.

Cette communication officielle a pour but d’avoir une explication cohérente, juste et bien détaillée sur la situation du Sporting de Charleroi, aussi bien vis-à-vis de la Presse que vis-à-vis de toutes les personnes qui suivent le Club, nos partenaires, nos sponsors, la Ville de Charleroi et nos supporters.

Ma responsabilité en tant qu’Administrateur-Délégué du Club consiste à maximiser nos chances de réussite et à minimiser les risques d’échec, à tous les points de vue du Club. »