F. Mazzù : « Nous devons avoir autant de rage que Malines. »

24 février 2018

« Je n’ai pas fait de mystère à propos d’Anthony (D’Alberto) parce que les choses sont très claires et très simples avec lui. Depuis qu’il est arrivé, il est la doublure de Stergos (Marinos) et il sait très bien qu’il a du temps de jeu en cas de suspension, de blessure ou de mauvaise prestation de Stergos. Ce sont les trois conditions. Cette saison-ci, Anthony sait très bien qu’il démarre comme numéro deux, il faut respecter ce qui a été dit en début de saison par rapport à Stergos et par rapport à lui.

Je pense que Stergos fait une très grosse saison même si, à l’un ou l’autre match, il a été mis l’une ou l’autre fois en difficulté. Mais comme je le dis à chaque fois, il faut toujours tenir compte de l’équilibre de l’équipe et je pense que le côté droit est celui qui a le plus changé, cette saison, devant lui, et ce n’est pas toujours évident de s’adapter directement aux qualités du joueur qui joue devant lui.

Au sujet de ce dernier, je n’ai pas de joueur bien spécifique parce que chacun a ses qualités. On a essayé de mettre en place des automatismes quand Dodi (Lukebakio) était là parce que c’était un joueur différent de Mamadou (Fall); quand Jordan (Remacle) pouvait également rentrer à cette place-là et qui est, lui aussi, différent de Dodi et Mamadou. C’est en fonction des matches et de la manière dont ceux-ci se sont déroulés que l’on peut dire que le choix a été bon ou qu’il aurait dû être tout autre. Il n’y a donc pas de satisfaction particulière ou supplémentaire avec l’un ou l’autre joueur. Stergos sait très bien qu’il doit apporter offensivement en fonction du joueur qui est devant lui, que ce fût en fonction de Dodi, que ce soit en fonction de Mamadou, Jordan ou Romain qui, ce dernier, est rentré à ce poste-là contre le Standard. Stergos est le joueur qui doit s’adapter le plus dans l’équipe par rapport au poste devant lui.

De la façon dont Anthony doit aborder son match, je parlerai plutôt d’organisation que de prudence. En fonction de la situation, Anthony devra sortir ou pas. Il connaît normalement les tâches, les moments et après la théorie de ce samedi, il en saura un peu plus par rapport à son adversaire direct qu’il connaît déjà bien et par rapport aussi à la situation du match. Quand on dit qu’un joueur doit sortir, il ne peut pas ou ne doit pas le faire n’importe quand, à n’importe quel moment. Cela dépend de la situation du match.

Il y a eu du travail spécifique cette semaine-ci, notamment avec Mario, sur le positionnement et on verra si cela sera appliqué correctement. Par rapport à ceux qui ont joué précédemment, si un changement doit s’opérer au poste devant Anthony, ce ne sera pas pour faire souffler quelqu’un. C’est que je veux peut-être jouer dans un autre dispositif ou alors amener autre chose par rapport au match de l’adversaire.

Les Malinois sont effectivement remontés « à balle de guerre », ils sont dans une période positive et chez eux, ce n’est jamais simple, même quand ils ne jouent pas pour leur survie ou quand ils jouent pour leur qualification en PO 1 ou pour le ventre mou. C’est un public très chaud et très chaleureux. Malines est une très bonne équipe, quand on voit les résultats qu’ils ont fait la semaine dernière contre Gand, la semaine précédente contre Anderlecht et contre Eupen chez eux. Ils sont dans une bonne spirale mais nous, nous devons montrer que nous sommes également remontés « à balle de guerre » car s’ils jouent pour leur maintien, nous devons grapiller des points pour préparer au mieux les Play Off 1. Nous devons avoir aussi cette rage. Je ne comprendrais pas que l’on permette à l’adversaire d’avoir plus de rage que nous alors que nous, effectivement, nous sommes qualifiés pour les PO 1. Mais on veut autre chose et puis, on est à la recherche de cette victoire même si, dans le contenu de ce que l’on a montré précédemment, dans l’état d’esprit et dans l’envie (rires), je n’ai rien à reprocher à mes joueurs.

Je pense que cela a été l’un de nos meilleurs matches, dans le jeu vers l’avant, contre le Standard, mais on doit regoûter à la victoire et finir nos occasions, c’est ce qui fonctionne un peu moins bien pour le moment.

Quelque soit le résultat de chaque match, je tiendrai le même discours. Chaque point pris est important pour la suite. Il nous reste neuf points en jeu et il faut que l’on essaie de prendre un maximum de points, d’une part, pour être meilleurs que les années précédentes, car le maximum de points acquis par Charleroi est de 49 depuis que je suis là et, d’autre part, je n’ai pas envie que l’on dise que Charleroi a fait une saison comme les précédentes, dans l’ensemble, même si on termine plus haut dans le classement.

Le fait de ne pas pouvoir finir ou de ne pas pouvoir aller au bout de nos occasions en situations dangereuses, je ne peux pas, toutes les semaines, commencer à switcher des joueurs parce qu’il y a des automatismes, de la confiance qui s’installe dans le temps de jeu. On ne peut pas tout bouleverser n’importe comment. Mais dans le dernier carré, dans le rectangle adverse, on doit pouvoir mieux profiter de nos situations et régler d’autres, même si on ne prend pas beaucoup de buts – cela fait quand même le troisième match consécutif à la maison avec 1-1 –, on prend toujours ce but sur une petite erreur collective comme, encore, contre le Standard où c’est le cas et pas seulement à l’arrivée.

J’ai analysé les deux derniers matches de Malines et Mario en a visionné plusieurs. Dennis Van Wijk a fait quelques changements au niveau des positions de certains joueurs, notamment aux postes d’arrière gauche, d’arrière droit et de défenseur central. Ce qui permet, comme les joueurs de Malines l’ont dit eux-mêmes, de se libérer un peu plus offensivement. Ces deux dernières semaines, il a remis Bandé en pointe, ce qui était judicieux dans un match comme contre La Gantoise, sur un grand terrain, pour repartir en contre, et, évidemment, les flancs apportent de la vivacité. Ils ont retrouvé un bloc très compact avec des reconversions offensives très intéressantes. Ils vont essayer de jouer le plus haut possible. Est-ce que Van Wijk recherchera la grosse créativité avec Schoofs au milieu ou bien un peu plus d’impact avec El Messaoudi, c’est juste le seul point d’interrogation que nous avons.

Cette équipe n’est pas à sa place et ne mérite pas de jouer le maintien sur ce que l’on a vu ces dernières semaines, sur les qualités individuelles présentes sur le terrain.

C’est difficile à dire si Romain (Grange) peut tenir 90 minutes. Il est arrivé chez nous en étant titulaire constamment mais en faisant des matches de 60, 70 minutes avant d’être à Charleroi et puis, il s’est blessé très vite après deux matches où il a commencé.

L’avoir fait jouer à droite n’est pas une idée de base mais c’est une idée. Quand il joue à gauche, il dézone énormément. Quand on joue avec des joueurs comme Kaveh (Rezaei) ou Bedia ou comme Kaveh et Bedia ou comme Kaveh et David (Pollet) ou David, on a besoin de centres. C’est ce qui nous manque un peu pour le moment. Romain a un profil de centreur et il a tellement un bon coup de pied qu’il est capable de centrer sans déborder, un peu comme Clément le faisait. Il faut savoir qu’en France, il jouait à droite, avec trois « 6 » et il avait certaines libertés offensives mais le plus haut pourcentage de matches dans lesquels il a joué était sur le flanc droit.

En ce qui concerne Cristian (Benavente) – et sa rencontre avec son sélectionneur –, nous en avons parlé et cela reste entre nous. Je lui souhaite franchement de pouvoir être repris, d’être sélectionné et de s’épanouir à cette Coupe du Monde, à partir du moment où ça ne nous dessert pas dans les matches avant cette Coupe du Monde. Ce serait la récompense d’une progression énorme par rapport à mes valeurs et à ma philosophie de jeu. Cristian a énormément progressé. Sur une vidéo que j’ai montré cette semaine-ci, il a gagné un duel aérien sur Edmilson. Quand il est arrivé, je ne sais pas s’il savait ce que c’était de défendre de la tête. Il est hargneux, il est dans les duels et pour sa bonne attitude, l’envie qu’il a mise de progresser par rapport à la philosophie de Charleroi et de son entraîneur, je lui souhaite de pouvoir réussir et de garder cette mentalité qu’il a toujours eue avec nous pour continuer à être bon. »