"Quand je suis arrivé au Sporting, j’avais 20 ans. Je venais de La Louvière, mon club formateur, après avoir joué une année en D2. J’ai joué au Sporting de 83 à 88. 2 ans en D2 et 3 ans en D1. En 1988, l’équipe est devenue professionnelle et j’étais le seul à ne pas l’être, car je souhaitais continuer mon métier d’informaticien. À la fin de cette année, j’ai décidé de quitter le Sporting, car je devais obligatoirement devenir pro. J’ai arrêté ma carrière de footballeur assez jeune, à 28 ans.
Mon plus beau moment est le match contre le Standard en 1985, avec un slalom d’anthologie. J’étais sur le banc, lors de ce match. Lorsque j’ai remplacé Migeot, j’étais plus que motivé. Nous venions de subir une lourde défaite, 0-5, face à Malines et notre orgueil avait été blessé. Je suis parti de mon camp, effectué un une-deux, suis parti dans un slalom, jusqu’au rectangle adverse. J’ai évité la sortie de Bodart et offert le but à Beugnies. Lorsque nous nous sommes rappelés ce souvenir, bien plus tard, Didier était persuadé que c’était moi qui avais inscrit ce but.
1985, le retour en D1
Bucci, D’Hondt, Harrison, Curaba, Delanghe, Beuls, Varrichio.
Matthijssen, Pugh Migeot, Beugnies, Vossen
La victoire au tour final, et la montée en D1, fut un grand moment. Nous étions très confiants avant le dernier match, nous étions gonflés à bloc. Je me souviens de ce stade rempli, des dizaines de milliers de personnes derrière les zèbres. Mais, ce que je retiens surtout, c’est la fête qui à suivi la rencontre. Nous avions fait une sortie à la ville basse, accompagnés d’un cortège de supporters. Toute une population était derrière nous. Des moments très intenses avec la création de liens très forts et indélébiles avec les joueurs
Lors d’une préparation hivernale, à Knokke, la télévision était présente. Alors que nous étions au souper, Patrick Gorez, qui revenait d’une interview, interpella Berto Bosch et lui dit que la télé le demandait. Berto se leva, fier comme un coq et quitta la pièce, direction interview. C’est à ce moment que Gorez nous dit que Bosch n’avait jamais été demandé par la TV, que tout ceci était une blague. Quant à Bosch, il disparut et nous ne le revîmes que le lendemain….
Aujourd’hui, le football est beaucoup plus professionnel. La préparation physique est plus importante, la tactique également. Les entraîneurs me semblent nettement meilleurs, tactiquement et humainement. Le scouting de l’équipe adverse a pris beaucoup d’importance. Les conditions d’entraînement sont nettement meilleures. La TV joue un rôle important, chaque match peut être visionné. Ces remarques sont valables autant pour les divisions pro que les divisions amateures.
Je n’ai aucun regret. Au final, j’ai fait le bon choix en ne devenant pas pro à 25 ans. Les résultats sportifs prennent trop d’importance à cause des enjeux financiers. Et selon moi, on ne donne pas assez la chance aux jeunes joueurs locaux. C’est regrettable. Les jeunes ne sont pas la priorité du T1. Les clubs ne se remettent pas assez en question et l’organisation est mauvaise. Les agents de joueurs compliquent encore la situation. Je dirais aux jeunes joueurs de choisir des clubs qui font confiance aux jeunes et aux joueurs locaux.
Le Sporting s’est bien redressé et les résultats sont remarquables. Dommage de ne pas avoir plus de joueurs locaux, dans l’effectif. "
Saison 86-87
Deltenre, Brogno, Albert, Silvagni, Harrison, Suray, Dal Mut.
Colasse, Matthijssen, Migeot, Mommens, Taibi, Delanghe, Beugnies, Bargibant, Dubellois.
Van De Ven, Pugh, Vossen, Beuls, Bosch, Curaba, D’Acchille.