F. Mazzù : « Au niveau de la sélection, j’ai des règles. »

9 décembre 2017

« Dodi et Amara se sont entraînés normalement avec nous durant toute la semaine. Il y a le fait d’être aptes et celui de faire des choix par rapport à une période d’absence. Donc, à savoir s’ils seront dans la sélection ou pas, il y a encore un entraînement et une mise en place ce samedi. En tout cas, médicalement, ils sont aptes puisqu’ils ont participé à l’entraînement.

Quand on voit la photo du contact de Dodi, se dire qu’il n’y a rien de grave, en sachant quand même qu’il y a eu une entorse, d’avoir accompli un boulot extraordinaire, en venant travailler quand je donnais congé, dans la manière qu’il a travaillé pour revenir au point, c’est fantastique. Le contact n’était pas anodin, c’est encore une possibilité qu’il puisse ressentir une douleur bénigne.

On a cru que sa saison était finie, le soir du contact. Après, dans la prise en mains avec les médecins et les kinés, ils l’ont rassuré ainsi que nous car il a une cheville particulière qui lui a permis de revenir très vite.

Au sujet d’Amara, j’ai mes apaisements, il a recommencé avec le groupe depuis le début de la semaine et au fil des jours, il est de mieux en mieux aussi. C’est lui tel qu’on le connaît, il n’est ni moins ni plus.

Je ne sais pas si c’est un mal pour un bien qu’ils aient pu souffler. Ce qui est certain, c’est que l’on a fait jouer deux autres joueurs et que l’on a pris 7 points sur 9 avec ce groupe. Le positif, c’est que l’on prend conscience qu’il y a de la concurrence avec, peut-être, des styles différents, du jeu moins léché, d’autres paramètres de technicité et d’intervalles mais on a réussi à prendre des points sans eux, pour moi, c’est le plus important.

J’ai revu et analysé le match contre Ostende. Il y a deux paramètres importants. Tout d’abord, il faut tenir compte de l’adversaire et ce n’est pas parce que l’on est un peu moins bien à un moment donné qu’à chaque fois, il faut mettre des coups de bâton. Ostende est une des meilleures équipes de la série dans la manière dont ils jouent, dans leurs automatismes, dans la qualité individuelle. Ensuite, nous étions dans une semaine particulière où on a enchaîné un troisième match et que j’ai pris la décision de faire jouer presque les mêmes joueurs sur les trois matches. Et enfin, si l’on analyse bien le match, Ostende a été très dangereux dans le dernier quart d’heure où nous avons voulu absolument gagner la rencontre alors que nous étions plus dans la fatigue. Toutes les occasions qu’ils se sont créées, ils les ont faites en contres parce que nous avons libéré beaucoup d’espaces. Pendant 75 minutes, je pense que nous faisions un match très sérieux, très appliqué sans être pour autant foudroyant sur le plan offensif, si ce n’est sur le but égalisateur où nous avons erré.

Donc, je ne pense pas prendre des grosses décisions par rapport à cela. Ce week-end, nous jouons à Anderlecht, il y aura des décisions qui seront prises sur le plan tactique.

Núrio reste le même joueur que quand il est arrivé à Charleroi. C’est un joueur très talentueux, avec plein de fougue et de jeunesse. Et quand un joueur est un peu moins bien sur le plan individuel, j’aime bien leur montrer que collectivement, on ne l’a peut-être pas spécialement aidé à certains moments.

S’il est vrai qu’il a été moins bien sur certaines situations, il aurait pu être couvert aussi différemment, que ce soit derrière ou devant lui. J’ai fait une analyse globale du bloc équipe dans les moments où Núrio a été en difficulté. Il aura encore des moments un peu plus délicats.

Que ce soit Dodi, Cristian ou Núrio, on leur parle, on leur montre des vidéos, on leur explique. On n’était pas dans la même situation avec Benavente, il est arrivé encore avec des restes de football méditerranéen et avec un manque, peut-être, de culture tactique dans un football comme le nôtre. Núrio s’est imposé tout de suite, il a grandi sur les 7 ou 8 premiers matches de cette saison et, par rapport à sa jeunesse, il ne maîtrise pas encore tout ce qui se passe autour de lui, tout ce qui a été dit de bien sur lui, etc… Il doit gérer ce genre de situation, d’une concurrence qui peut le fragiliser ou l’endurcir. Les qualités, il les a et je persiste à dire que c’est le meilleur des transferts qu’on ait fait ces dernières années à Charleroi.

En ce qui concerne Francis, il n’a jamais changé. C’est le propre d’un joueur qui croit en lui et qui ne lâche rien.

Au niveau de la sélection, on le sait, j’ai des règles et quand c’est possible de les respecter, je les respecte. Tout est envisageable et je prendrai une décision ce samedi en fonction de l’état de chacun. Honnêtement, j’ai une incertitude.

Au niveau de la gestion, pas au niveau du résultat, de joueurs qui reviennent de blessure, qui sont moins bien, j’entrevois tout ce qui va se passer jusqu’au 26 décembre, d’autant plus que nous sommes au-devant d’une semaine très lourde.

Le tout, c’est de prendre la bonne décision et se dire que le ou les joueur(s) appelé(s) à jouer soit(ent) à 100 % et je n’ai pas envie que l’on me dise de la tribune ou du banc que le joueur n’a pas l’air d’être à 100 % quand il court. Au niveau du rythme pur, il n’y a pas de problème. Quant à jouer 90 minutes, ce ne sera peut-être pas encore le cas mais cela n’exclut pas le fait que je puisse les faire commencer s’ils ne jouent pas l’entièreté du match.

Le joker, il vaut mieux qu’il soit avec certitude à 100 %. Le faire commencer si ce n’est pas une certitude, c’est moins un problème.

Dans le milieu du foot, il n’y a pas de cadeau à faire. Si j’estime qu’il (Dodi) doit jouer parce qu’il est prêt à 100 %, il jouera. Si j’estime qu’il ne l’est pas, il ne jouera pas, que ce soit Anderlecht ou pas.

L’année passée, avec Cristian Benavente, on savait qu’on pouvait l’utiliser comme joker, qu’il nous apporterait plus en rentrant. Il n’est plus dans cette situation-là cette saison-ci et même en début de cette saison, il fut tout un temps où on aimait bien le garder pour le dernier quart d’heure ou les vingt dernières minutes parce qu’avec sa technicité et son déplacement dans les espaces, quand l’adversaire commençait à être fatigué, il nous apportait un plus. Parfois, on peut avoir un joker prédéfini. Si, à cette époque-là, j’avais estimé que Cristian était prêt à commencer, je l’aurais fait débuter comme je le fais maintenant.

Je m’attends à un très bon Anderlecht. Je pense que, même s’ils ne se sont pas qualifiés, la victoire au Celtic leur a fait du bien. Le seul doute que j’ai, c’est par rapport au dispositif dans lequel ils vont jouer. Ils ont joué avec un vrai 4 arrières bien défini. Dans le 3-4-3 qu’Hein utilise, dans 99 % de sa philosophie, en perte de balle, il se replace quand même en 4 arrières. Au Celtic, c’était un vrai 4 arrières avec 2 arrières latéraux, avec un triangle au milieu, ce qui n’est pas le cas dans un 3-4-3. On verra dans quelle optique il va jouer.

Je ne transmets pas comme message une certaine volonté de tout faire pour garder la seconde place au classement. Par contre, si on peut la garder, ce serait quelque chose d’extraordinaire mais notre seul objectif à long terme, c’est d’être dans les Play Off 1 en fin de saison. Je ne pense pas qu’il faille de la pression ou du stress supplémentaire en leur disant que l’on veut être absolument deuxième. Mais je sais que mes joueurs sont capables de le faire, qu’ils ont envie de le faire mais si ce n’est pas le cas et que l’on décroche ce Top 6, l’objectif sera atteint.

J’ai un groupe tellement extraordinaire et réceptif, qui travaille toujours de la même façon, que je ne sens pas, si le match qui va arriver, ils ne sont pas dedans. J’ai cette sensation tout le temps qu’ils vont tout donner pour faire un bon match. Si on doit connaître un « trou », c’est à ce moment-là qu’il faudra bien réagir.

Par rapport au jeu d’Anderlecht et de Trebel en particulier, nous avons déjà commencé à faire une mise en place. On va essayer le mieux possible de le cadenasser par rapport à notre philosophie de positionnement, de coulissement, de prise en charge dans les intervalles. On sait que c’est un joueur exceptionnel qui va dans les intervalles, qui frappe au but, qui donne les phases arrêtées, qui décroche, qui donne des transversales, un peu comme Kums qu’il ne faut pas oublier, s’il commence ce dimanche, et qui joue dans la même optique dans le système de Hein, sans oublier Hanni, Gerkens,… Mais en ce qui concerne Trebel, j’ai refait l’analyse du match contre Lokeren et j’ai vu celui contre le Celtic, il a été très bon et il faudra le canaliser en bloc.

À propos d’Harbaoui, je n’ai pas envie de dire que je le crains plus que ça, je respecte évidemment la grosse qualité de ces joueurs d’Anderlecht et notamment d’Hamdi. Je trouve qu’il montre de très bonnes choses depuis qu’il a du temps de jeu et qu’il se déplace très bien. Il est très souvent dans des situations de buts et j’ai l’impression de revoir le joueur à son époque de Lokeren, qui est efficace quand l’occasion se présente à lui, avec du volume et une bonne mentalité.

On devra utiliser cette présence et cet impact physiques. C’est le troisième match que l’on va jouer contre une équipe avec un système atypique si Hein décide de commencer dans son système habituel.

On doit être un peu plus dans l’organisation, on l’a fait contre Ostende, on a fauté à certains moments dans l’organisation globale en perte de balle, on devra être attentif à cela, corriger ces paramètres et mettre de la présence physique car ils ont du gabarit. Si Théo et Hamdi commencent, leurs trois défenseurs centraux, si Dendoncker joue au milieu, c’est sûr que notre présence physique sera importante. »