C’est au pied du mur que l’on voit le mieux le mur…

14 avril 2016

Il ne faut pas être un fin observateur pour affirmer que le Sporting de Charleroi a manqué son départ en playoffs 2 avec un revers non mérité à Lokeren et un partage qui ne méritait pas mieux à domicile face à Saint-Trond.

Les Zèbres accusent aujourd’hui un retard de 5 points sur les Malinwa, leaders autoritaires du groupe qui signent un sans-faute et qui s’érigeront ce samedi sur leur route. Pourtant, à 4 journées de la fin, rien n’est joué et les Sportingmen peuvent, Derrière les Casernes, relancer le suspense de ce groupe B. Car en cas de succès carolo, les troupes de Felice Mazzu reviendraient à deux points seulement de la tête du groupe, qu’elle soit occupée par Malines uniquement ou que Lokeren soit revenu lui aussi à la faveur d’un succès face à Saint-Trond.

Le staff carolo devra certes travailler encore à l’entraînement comme il n’a jamais cessé de le faire, mais aussi trouver les mots justes pour que la confiance revienne dans les rangs zébrés plus de deux mois après le dernier succès du matricule 22. Les exemples de remontées dantesques ne manquent pas dans la grande et la petite Histoire du football, tant au niveau national ou continental qu’international. En voici quelques-uns qui pourraient inspirer nos Zèbres :

  • L’Angleterre accueille en 1966 une Coupe du Monde qu’elle finira par remporter. La Corée du Nord, pour sa première participation, est un invité surprise au stade des quarts de finale. Après l’Italie, on pense, dans la première demi-heure de ce quart, que les Portugais vont à leur tour subir la loi des Asiatiques : après 25 minutes, les Coréens mènent… 0-3 ! Mais un certain Eusébio, véritable légende du football lusitanien va passer par là et inscrire 4 buts de la 27e à la 59e . Le Portugal l’emportera finalement 5-3…
  • Au premier tour de la Coupe du Monde 1982, l’Italie montre un bien pâle visage et ne remporte aucun de ces trois matches de poule. Trois nuls, deux buts pris pour deux encaissés, suffisent néanmoins à la Squadra pour passer au tour suivant, au nez et à la barbe des Camerounais qui, avec le même bilan, n’auront inscrit qu’un but, pour un de pris. Au second tour, les Italiens sont versés dans un groupe mortel avec le Brésil et l’Argentine et seul le vainqueur en sortira. Les Azzurri se réveillent dans cette compétition et remportent ces deux rencontres… puis les deux suivantes (demi-finale et finale) face à la Pologne et la RFA. Rossi, Zoff et leurs équipiers soulèvent le précieux trophée et deviennent de véritables légendes!
  • Istanbul accueille, en 2005, la finale de la Ligue des Champions entre l’AC Milan et Liverpool. Les Rossoneri s’amusent littéralement et se font plaisir en première période et, à la pause, c’est déjà 3-0 et c’est mérité ! Mais au retour des vestiaires, les Red, emmenés par Gerrard, vont stupéfier l’Europe entière en ramenant les deux formations à égalité en inscrivant 3 buts en 5 minutes ! Les défenses resserrent les boulons et plus personne ne trouvera les filets pendant 30 minutes de temps réglementaire et 30 autres de prolongation. Lors de la séance de penalties, le gardien polonais de Liverpool, Jerzy Dudek, signe la performance la plus improbable de sa carrière. Tentaculaire avec ses bres et ses jambes, il parvient à déstabiliser des joueurs avec de la bouteille comme Pirlo et Shevchenko. Les Reds tergiversent moins et l’emportent… alors que personne n’aurait donné cher de leur peau deux heures auparavant !
  • Le championnat de Belgique 2010-2011 restera à jamais gravé dans les mémoires carolos puisqu’il a signé la descente du Sporting en D2. Mais cette année-là, l’observateur neutre aura aussi assisté à un surprenant rush rouche. Le Standard, qualifié in extremis pour les playoffs 1 malgré l’affaire « Adesanya » qui aurait pu profiter à Eupen et, collatéralement, à Malines, tout en sanctionnant directement le Lierse et indirectement le club liégeois, partait avec 7 points de retard sur le leader anderlechtois après le partage des points en deux. Au final, les Rouches ne sont pas sacrés, voyant le titre leur échapper pour un fameux « demi-point virtuel » qui a longtemps fait parler de lui en bords de Meuse…
  • Dans les années 80, le Real Madrid a notamment forgé sa légende grâce à la « remontada ». En gros, dominés dans leurs matches allers européens, les Merengue écrasaient leurs adversaires lors des matches retours. Les Castillans ont répété l’exploit la semaine dernière face à Wolfsburg, grâce à un Cristiano Ronaldo quasiment élevé au rang de dieu vivant à Bernabeu !

Malines doit inspirer les Zèbres, eux qui ont battu les troupes du gentleman Jankovic à deux reprises lors de la saison régulière. On se souviendra notamment de cette remontée épique au Stade du Pays de Charleroi où le 0-2 rapidement signé par les Malinois sera tardivement effacé par 3-2 du Sporting en fin de rencontre.

Pour paraphraser M. Mazzu, tant que c’est mathématiquement possible, rien n’est terminé ! Tous derrière les Zèbres !