Si tu étais une date ou un chiffre ?
" 23, car c’est le nombre d’années que je travaille ici au Sporting, pas le nombre d’années que je viens au club, car là, il faudrait ajouter quelques chiffres, c’est aussi quasi la moitié de ma vie. J’ai consacré beaucoup d’énergie au Sporting mais il me l’a bien rendu parce que c’est ma passion en même temps que mon boulot. Ce sont 23 années de vie, de stress et de plaisir à la fois; de nouveaux départs, de nouvelles directions, d’exploits, d’espoirs, de désespoirs à certains moments, mais ce sont surtout 23 ans qui m’ont permis de faire une carrière (qui n’est pas finie et, si je compte bien, qui est à sa moitié) avec chaque année, un peu plus d’expérience, pour retirer quelque chose des personnes que je côtoie pour que chaque saison, je puisse utiliser cet acquis et réagir à bon escient par rapport à tout ce que je dois faire et surtout à toutes les décisions que je dois prendre au quotidien. "
Durant ces 23 ans, il y a eu une brève coupure; comment l’as-tu vécue ?
" Je l’ai prise de deux manières: la première, très mal évidemment, parce que je n’avais pas envie de partir : on m’a mis dehors et pourtant tout le monde était contre. C’était de l’injustice et l’injustice, c’est un principe que je déteste par dessus tout. Et puis, quand les faits étaient là et qu’il n’y avait plus moyen de mettre sa main devant, j’ai retourné la situation de manière positive. C’est ce que j’ai toujours dit: dans le football, quand on est battu un week-end, le lundi, on recommence à préparer le match suivant, et donc, on tourne la page. On a, dans le football, la faculté de pouvoir tout de suite se remettre en question, parce que toutes les semaines, il y a un nouveau match et toutes les semaines, il faut avancer de nouveau. J’ai pris ces six mois de coupure dans cet esprit-là. Cela m’a permis de rencontrer de nouvelles personnes; cela m’a permis aussi, en très peu de temps, de très bien m’exprimer à nouveau en néerlandais, cela m’a permis enfin de me positionner au sein de la Fédération que je ne connaissais que de l’extérieur et maintenant, beaucoup mieux de l’intérieur. Voilà, j’ai pris ces points positifs. Maintenant, lorsque Mehdi m’a rappelé en me disant: "je te l’ai toujours dit mais maintenant cela va se faire, est-ce que tu veux revenir au Sporting de Charleroi ?", nous avons discuté du mode de fonctionnement et cela a été tout de suite un nouvel espoir et un nouveau démarrage. "
Si tu étais une musique ?
" La radio fonctionne tout le temps, dès le matin, dans la voiture. Je suis moins musicien que tous mes proches puisque tant Marjorie, mon épouse (elle joue de la harpe) que Maxime, mon fils, sont de grands musiciens. Surtout Maxime, qui est pour l’instant à l’université en section musique. Le garçon a fait dix ans de piano. Maintenant il étudie la composition à l’unif et, l’année prochaine, il va entrer en piano également. Il va donc poursuivre deux cursus simultanément. Je me suis intéressé tout doucement à la musique et il se fait que nous sommes allés voir des festivals ces dernières années. S’il y a un groupe que nous avons suivi depuis 4 ou 5 ans, c’est le groupe Puggy, un style de musique que j’apprécie effectivement, un groupe belge que nous avons eu l’occasion de voir à trois ou quatre reprises et puis je trouvais cela chouette de nous rendre à des concerts avec les deux enfants. Au départ, pour moi, la musique cloisonnait; nous n’avions pas les mêmes goûts musicaux, tandis qu’ici, nous avons eu l’occasion de nous déplacer en famille et d’aller voir le même groupe. Cela changeait du foot et c’était un bon dérivatif, les mois d’été.
Finalement, je ne me suis jamais vraiment intéressé à la musique, je me suis toujours laissé guider par la radio et je n’ai jamais suivi de mouvements musicaux à proprement parler. Dernièrement, il y a eu Suarez que nous avons côtoyé, nous nous sommes rendus à son concert , c’était l’occasion de sortir et ce sont des styles musicaux très différents l’un de l’autre. Disons que j’apprécie mieux le style français ou le style rock comme Puggy, mais je ne suis pas assez spécialisé pour citer tel ou tel mouvement, c’est plus au feeling. "
Si tu étais un plat alimentaire ?
" D’abord, j’adore manger et nous allons très régulièrement au restaurant avec mon épouse et les enfants. Je n’aime pas du tout, par contre, les restos d’affaires. Je reste systématiquement au bureau sur le temps de midi, c’est fait exprès, ce n’est pas mon truc. Je suis plus cuisine italienne. A la maison, nous mangeons des pâtes trois ou quatre fois par semaine. Sinon, les restaurants sont diversifiés : nous avons notre pizzeria habituelle, mais on apprécie l’indien où nous sommes allés pour la fête des mères mais également, le thaïlandais, le grec et d’autres formules. Nous diversifions beaucoup. Nous prenons cela comme un dérivatif, cela nous permet de ne pas cuisiner à la maison et de nous retrouver à deux ou en famille dans un autre contexte, pour un moment de convivialité entre-nous.
J’aime cuisiner; dans les tâches ménagères, c’est celle que je préfère. Je dis souvent à Marjorie, “Laisse, je m’occupe du souper, fais autre chose…” mais alors ,ce sont souvent des pâtes (rires) "
Si tu étais une voiture ?
" Là, cela dépend. Si on s’oriente vers mon dérivatif sportif, hors football, ce sont les rallyes auxquels je participe ou ceux que j’organise. J’ai une Ford Escort MK1 et une Golf GTI. La Ford, c’est sentimental, je l’ai depuis 2000. Je l’ai eue pour mes trente ans. Elle fait partie de la famille avec ses petits caprices. La Golf, c’est parce que j’ai roulé régulièrement avec un grand ami et que nous avions besoin d’une voiture qui lui ressemblait bien, qu’il aimait bien et qui était un peu plus récente. Sinon, je roule en Mercedes parce que c’est un partenaire du club. Je ne rêve pas de Ferrari ou autre mais j’ai toujours eu un petit faible pour la mythique Porsche 911 mais bon, c’est plus un rêve qu’autre chose. En fait, je n’en ai ni l’utilité ni le portefeuille. "
Une festivité locale ?
" Elle n’est pas tout à fait locale mais elle n’en est pas loin non plus ; c’est le carnaval de Binche parce que j’y vais depuis tout petit, c’est un héritage de mes parents qui m’ont amené à fouler les pavés de la cité du gille. Mordu, j’ai continué à m’y rendre lorsque j’étais ado; “j’ai fait Binche” à la manière estudiantine. Ensuite, j’ai participé au folklore de façon plus intimiste car, petit à petit, j’ai rencontré des gens là-bas qui m’ont intégré. J’ai fait le gille à Fontaine-L’Evêque, Maxime a participé pendant cinq ans avant de quitter le groupe parce qu’il voulait jouer le tambour. Nous nous sommes intéressés à cela et il a fait partie d’une batterie à Binche. Pas parce que je connaissais des gens là-bas mais parce que le garçon avait les capacités pour et qu’il avait gagné un concours. A partir de ce moment-là, on vit cela six semaines (de janvier au carnaval) de manière très intense, de A à Z. J’ai presque tout fait au carnaval, Je connais très bien Binche, j’y connais beaucoup de gens. J’aime bien cette mixité car tout le monde fait la fête mais de manière très simple, ce qui colle très bien avec mes activités et mon caractère ; j’apprécie que les choses soient claires, simples, naturelles, je ne supporte pas les conflits, l’hypocrisie. Je m’y retrouve et on vit à fond là-dedans durant six semaines, un peu plus pour Maxime car il fait d’autres carnavals. Nous vivons ensemble trois mois, quasi tous les week-ends, après, nous ne nous voyons quasiment plus pendant six ou sept mois mais ce n’est pas grave, chaque fois, nous sommes contents de nous revoir comme si c’était la veille. J’apprécie ce côté convivial et sympa.
Maintenant, il faut concilier avec le boulot; le football, cela représente entre 42 et 45 week-ends sur une année et quand on réussit une saison comme celle-ci, cela l’allonge encore davantage. Maxime est plus grand maintenant et il y a des activités où nous ne pouvons pas le suivre. Notre vie sociale n’est pas facile à régler avec le football car en général, tout le monde termine le vendredi à 17h00 pour recommencer le lundi matin. Nous n’avons pas du tout ce rythme là. De ce côté-là, c’est un avantage de travailler ensemble avec mon épouse. Elle comprend, je ne dis pas qu’elle accepte (rires), le cycle du football avec toutes ses implications. Chez nous, les week-ends ne sont pas des week-ends. "
Si tu étais une qualité ?
" Je crois que je suis très honnête, très droit. Je n’aime pas tout ce qui est injuste et je suis capable d’être très méchant quand je constate ce genre de comportement, cela me révolte en fait. Ce sont les seules fois, je crois, où je suis capable d’être très énervé. C’est valable par rapport à des gens ou des faits.
Je peux faire ressortir un côté austère, des gens me disent alors que je ne suis pas sympathique. Ce n’est pas voulu et c’est plus de la timidité ou une façon de me protéger. Il faut savoir que sur les 23 ans passés au Sporting, il n’y a pas eu que de bons moments ou que de belles années. Maintenant, c’est gai mais ce ne fut pas le cas tout le temps. Alors, les gens peuvent être méchants ; quand nous sommes descendus en D2 notamment, lorsque certaines saisons furent catastrophiques, on s’est fait agresser en rue. On entend aussi beaucoup de bêtises sur les rapports avec la direction, les entraîneurs, etc… Dès lors, on doit se faire une carapace petit à petit. Cela fait surgir des inconvénients, on n’est pas toujours avenant avec tout le monde du fait que par le passé, on a déjà connu des déboires.
Pour travailler comme on le fait, nous devons aimer ce que l’on fait et on doit investir beaucoup de sa personne. Les heures ne comptent pas. Je suis un travailleur, c’est vrai, mais cela permet aussi de faire travailler tout le monde derrière aussi. Pour l’instant, nous sommes une quinzaine d’employés. Si le club continue à grandir, l’équipe s’étoffera. Si je ne travaille pas et ne montre pas l’exemple, l’équipe n’aura pas envie de suivre, si je ne suis pas avec attention tous leurs dossiers ou si je montre que je ne m’y intéresse pas, les employés risquent d’être moins motivés et la qualité du travail s’en ressentira. Cela fait partie de mon rôle de leadership. "
Tes études ?
" J’ai fait des études d’ingénieur chimiste, ici à Charleroi. Quand je suis sorti d’humanités, j’aimais bien les sciences et il y avait de bonnes perspectives de trouver de l ’emploi. J’ai effectué mon travail de fin d’études à l’ULB Erasme. Au terme de celui-ci, il y avait possibilité d’obtenir un emploi, mais cela ne s’est finalement pas fait. J’ai atterri au Sporting de Charleroi alors que j’étais un des derniers à devoir effectuer son service militaire. Entre la fin des études et le service militaire, six mois devaient se dérouler. J’ai rencontré monsieur Colson qui m’a dit: « Si tu n’as rien à faire, viens travailler de temps en temps au bureau! ». Je n’ai plus jamais quitté le bureau, même pendant le service militaire! "
Un joueur de foot ?
" En tout cas, moi, je n’ai jamais été et ne serai jamais un joueur de foot. (rires)
C’est délicat, cette question, déjà, je n’ai pas d’idole footballistique et ensuite, si je cite quelqu’un, ce ne sera pas bien pour les autres mais ce ne sont pas forcément des joueurs qui ont marqué l’histoire du foot ou celle du Sporting. Ce que j’aime bien, et c’est courant pour le moment, c’est quand des joueurs doivent reprendre contact avec nous, qu’ils se souviennent du passé et surtout, quand on doit reparler de l’assurance groupe ( c’est après 35 ans). On se dit que nous les avons aidés dans leur vie. Il faut savoir que l’on fait énormément de choses pour eux (dont ils ne se rendent pas nécessairement compte d’ailleurs) parce que l’on sait que se réintégrer n’est pas toujours facile. Un de ceux qui m’ont laissé le meilleur souvenir et dont je sais qu’il est content de me revoir, c’est Pär Zetterberg, par sa grande carrière et sa simplicité, cela c’est sûr, mais il y en a bien d’autres. Nous avons été invités au mariage de Laurent Maquet, il y a Frank Defays, bien évidemment. Badou Kere passe régulièrement au bureau, rien que pour dire bonjour. Ce sont des liens que nous avons créés avec certains joueurs au fil du temps. "
Une destination de vacances ?
" Sujet tabou (rires) … et encore plus cette année-ci. D’habitude, toute la famille négocie avec moi pour avoir sept jours, puis ils ont réussi à passer à dix et ce, fin juin , début juillet. Cette année, nous allons devoir négocier un peu plus (rires).
D’habitude, c’était sept jours en All In en Turquie, en Grèce ou en Espagne; on a déjà fait un peu de tout. En tout cas, au soleil où on peut déconnecter et où les enfants peuvent avoir leurs activités et nous aussi. Cela avait évolué avec un city trip de 3 ou 4 jours. Nous avons fait Paris, l’an dernier, la Baie de Somme. Cette année, nous verrons en fonction des quelques week-ends de libre ou ce sera en septembre. Il y a beaucoup de villes qui nous intéressent en Italie ou en France. Nous allons nous orienter vers cela.
Le but des vacances c’est de déconnecter complètement pendant quelques jours, en famille. "
Si tu étais une femme ?
" La mienne, déjà, parce qu’elle partage beaucoup de choses avec moi, 24h sur 24h et même si ce n’est pas toujours simple ni pour l’un ni pour l’autre. Cela fait, maintenant 17 ans que nous vivons et travaillons ensemble. Nous avons nos automatismes, notre manière de nous comprendre bien que nous séparions complètement le boulot de notre vie privée. Il y a plein de choses qui se passent au bureau et dont je ne suis pas au courant (d’ailleurs, je n’ai pas forcément besoin de l’être). Nous venons avec deux voitures car nous n’avons pas les mêmes horaires. Nous avons essayé, mais c’est réellement impossible. Elle devait m’attendre, c’était invivable. Mes problèmes de directeur technique du club n’ont rien à voir avec la gestion du couple et de la famille. Il a fallu bien scinder tout cela.
Ce qui m’a toujours intrigué, c’est le sixième sens féminin et aussi le fait d’avoir porté un enfant. C’est quelque chose que nous ne connaîtrons jamais, cela m’a toujours interpelé. Je n’ai jamais vu une femme enceinte qui n’était pas heureuse. Patricia va être maman bientôt et bien, elle n’est plus la même qu’avant. C’est un événement qui transforme et métamorphose une femme. Cela m’interpelle beaucoup et cela doit valoir la peine. "
Si tu étais un vœu ?
" Ce serait celui d’être heureux en famille. Nous avons deux enfants qui, même si par moments, ils ne le comprennent pas, sont tout pour nous. Que nous soyons en bonne santé et que nous fassions notre possible pour continuer à rester heureux et simples.
Au niveau du Sporting, et bien, que l’on continue à grandir. Tout le travail que l’on fait au quotidien doit payer. Il y aura encore des hauts et des bas mais je souhaite que l’on soit encore plus forts pour affronter les bas. Le Sporting est un club que l’on adore, tout le monde s’investit réellement beaucoup : du Président à la technicienne de surface. Cette année, nous avons atteint l’Europe avec un peu d’avance par rapport à ce qui était prévu, nous ne nous en plaindrons pas. Le Sporting doit désormais jouer régulièrement les premiers rôles dans le championnat belge. J’espère un jour que le téléspectateur pourra regarder le Sporting à la TV parce que nous serons à ce moment-là, un acteur européen régulier. Il n’y a pas de limites dans le football, c’est cela l’avantage. L’année prochaine, on essaiera de refaire les Poff1. On pourrait un jour devenir, pourquoi pas, champions de Belgique. Le tout est de le faire avec le bon esprit et la bonne mentalité, sans brûler les étapes, sans jeter de la poudre aux yeux de nos supporters, de dire les choses comme elles sont mais cela fait partie de mon caractère… Je suis le premier à freiner quand il y a trop d’enthousiasme mais je ne suis pas le dernier pour secouer ceux qui ont des qualités quand cela va moins bien. La vérité est souvent au milieu de tout et il faut en tirer le plus possible d’ enseignements. "
D’un côté Marjorie et tes deux enfants, de l’autre, le Sporting. Tu as deux familles ?
" C’est clair, les gens le savent bien, c’est peut-être péjoratif de le dire mais les gens qui m’entourent au Sporting savent bien que je les aime bien, que je les protège par moments et qu’à d’autres, je les secoue. Ce n’est jamais fait méchamment mais c’est dans un but de les booster pour les relancer lors d’un passage à vide, pour qu’ils grandissent, qu’ils apprennent quelque chose. Un jour de match, il y a plus de cent personnes qui travaillent au club. Tous ces gens doivent se sentir importants et heureux de venir parce que c’est le fonctionnement d’un club comme cela. C’est vrai qu’il y a une deuxième famille. Au risque de me répéter, quand on y passe six jours par semaine, avec un nombre d’heures important, c’est obligatoire que tout le monde s’y sente le mieux possible. "
Si tu devais choisir une cause humanitaire ?
" Quelque chose par rapport à l’injustice. Cela ne cadre pas pour l’instant dans notre mode de vie actuel mais avec Marjorie, nous avons envisagé, dans le futur, de partir avec une ONG quelque part, pour être actifs. J’apprécie toutes les actions mais donner quelque chose et ne pas savoir où cela va, ce n’est pas mon truc. Je préférerais, à la limite, dire:" On fait un break, on part quelques temps quelque part où on sait que l’on aura besoin de nous". Cela me parle plus. J’espère qu’un jour, nous pourrons le faire . "
Le Sporting a toujours eu un statut de club familial. Grandir comme il le fait, est-ce une situation compatible ?
" C’est effectivement un gros défi. Et pour cela, il faut bien choisir le profil des gens qui vont travailler avec nous et ce, pour longtemps. C’est super important. La gestion de la concurrence à Charleroi n’est pas la même que celle vécue à Genk ou au Standard. C’est valable pour les joueurs comme pour le personnel. Il faut que tout le monde se sente bien à sa place et se reconnaisse comme important. Mon expérience de 23 ans m’a permis de toucher un peu à tout, j’ai déjà été responsable contrôleur, j’ai déjà été guichetier, j’ai été au micro, à la radio, en salle de presse, j’ai aussi contrôlé les entrées . Il y a beaucoup de choses dont je peux dire l’importance et dont je connais le rôle dans le club. Chaque rôle au sein du Sporting est déterminant et c’est plus important pour chacun d’être épanoui dans sa tâche que d’avoir les qualités pour l’accomplir. "