P-Y Hendrickx: « Je suis revenu car le Sporting est le club de mon coeur ! »

1 octobre 2012

"Mon travail, à temps plein, commence ce 1er octobre, j’occuperai les postes de directeur administratif et de correspondant qualifié. Je reste, cependant, au service la fédération durant un ou deux mois. Plus vite mon poste, à la fédération, sera remplacé, au plus vite je ferai la transition.

Les différences, avec mon précédent poste au Sporting, résident dans le fait que dans la nouvelle structure, en tant que directeur administratif, j’ai les responsabilités qui incombent à cet emploi. Auparavant, mon rôle de secrétaire général se limitait surtout à la signature envoyée à la fédération.
Mais au quotidien, Monsieur Bayat ne me laissait pas la latitude de prendre certaines décisions. Avec Mehdi, les choses seront différentes.
Ma fonction englobe, bien évidemment, la gestion du club au quotidien, mais aussi l’administratif, le personnel, la sécurité.

Je dois remercier les gens qui se sont investis depuis le début du championnat. Il y a, à présent, certaines tâches, que je faisais par le passé, qui sont bien assurées par d’autres personnes. Beaucoup de travail est à faire. Car, tant administrativement que financièrement, le Sporting n’a plus été géré depuis environ 7 ou 8 mois. Donc, nous avons beaucoup de retard à ce niveau et beaucoup de choses sont à remettre en place.

Mon départ fut précipité, via le transfert du siège social. Ce qui fut, à l’époque, une catastrophe pour le club. Nous commençons à récupérer les dossiers et à y voir plus clair. Heureusement, dans le dossier de la reprise, certains audits ont été faits. Comme dans toute reprise, il y a des difficultés et nous réalisons, chaque jour, que certaines personnes ont réclamé des choses, que des dossiers n’ont pas été suivis… Donc, cette saison, nous allons nous battre sur deux choses : se sauver sportivement et se sauver administrativement et financièrement. Après cela, nous pourrons parler de projets à long terme.

Une grande partie de mon travail sera de libérer Mehdi de ses tâches administratives, afin qu’il puisse avoir du temps pour rencontrer les politiques, mettre en place des projets pour l’Ecole des jeunes, structurer le club à d’autres niveaux… Bref, faire du Sporting un club stable de D1.

Aujourd’hui est, pour moi, une date importante. Cela faisait vingt ans que je travaillais au Sporting et aujourd’hui, je rechange d’orientation. J’étais très bien dans mon rôle à la fédération où je fus surtout le bras droit du directeur technique. Ce qui a fait pencher la balance, c’est que le Sporting est le club de mon coeur  et aussi le fait que ce soit Mehdi qui me fasse cette demande.
Mehdi a connu le Pierre-Yves déçu, abattu, voire déprimé et j’ai connu le Mehdi qui, sur les deux dernières années, a connu des difficultés avec la descente en D2, qui ne fut pas simple à gérer en interne. Ces choses nous ont rapprochés.
Donc, suite à cela, revoir l’opportunité de travailler de manière calme, réfléchie, crédible vis-à-vis de l’extérieur, c’était vraiment ce qui a fait la différence dans les deux projets.
Je ne vous cacherais pas, non plus, qu’au Sporting, il y a cette dynamique de match qui m’a manqué à la fédération.
D’autres clubs m’ont également proposé de travailler pour eux, je ne l’ai pas fait.
Je suis revenu parce que c’est le Sporting de Charleroi.

Durant ces quelques mois passés à la fédération, j’ai énormément appris. J’ai rencontré d’autres personnes, j’ai travaillé dans un bâtiment où je devais gérer 30 personnes.
J’ai rencontré Johan Walem, qui est devenu très proche. Steven Martens m’a appris à gérer des projets à long terme.
Plein de choses me serviront lorsque l’on développera des projets, ici. J’ai également amélioré mon néerlandais.
Cette parenthèse de six mois fut très positive. La majorité de mes collègues, là-bas, sont déçus. Mais ils comprennent très bien ma décision.
Benoît Thans était, à la fédération, la seule personne qui savait que j’avais des contacts avec le Sporting et que ces contacts ne me laissaient pas indifférent.

Monsieur Bayat a toujours considéré qu’il y avait eu, à une certaine période, un souci avec Mogi. Pour ma part, je considère que non.
Il restera braqué là-dessus, cela ne saura pas changer. Il m’a reproché des choses que je conteste. J’ai passé de bonnes années aux côtés de Mogi. Il a fait grandir le club et j’étais là.
Mon dernier contact avec Monsieur Bayat fut un SMS de félicitations lorsqu’il a vendu le club.

 Être bien représenté à la commission est l’un des travaux que nous avons à faire. Même si Mehdi a déjà pris une place importante à la pro ligue en tant qu’administrateur pour représenter le club.
Nous voulons, comme l’a déjà dit Mehdi, avoir des rapports "normaux" avec la fédération. Il peut y avoir des problèmes entre un club et sa fédération, on peut être déçu d’un arbitre et de bien d’autres choses…
Mais nous allons essayer de rester le plus crédible et le plus neutre possible. L’émotion des matches ne doit plus nous faire changer la politique, nous submerger dans nos déclarations et dans la vie de tous les jours.
Il y a le rôle de directeur ou d’administrateur délégué et il y a le rôle de supporter, que nous avons tous le droit d’être, mais durant nonante minutes. Car à côté, on doit être un dirigeant le plus sensé possible, pour l’avenir du club.

Mehdi, par pudeur, ne l’a pas dit, mais il a pratiquement sauvé le club. Car la saison en D2 a failli détruire le club.
Je ne dirais pas que ce fut une chose facile, mais c’est à présent qu’il faut travailler.
Le Sporting est en D1, il existe toujours, mais le Sporting a des dettes et n’a pas une situation financière facile, ni une situation administrative facile. Cela sera un travail de tous les jours…
Mais bon, le vent est positif, il suffit que les résultats suivent et nous allons travailler à cela."